Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Hier soir, la Fed a maintenu ses taux d’intérêt inchangés, mais Janet Yellen a confirmé que la Fed allait réduire la taille de son bilan dès octobre. La présidente de la Fed a en outre précisé qu’une nouvelle hausse de taux était toujours dans les tablettes pour cette année – certains économistes tablaient sur un ton un peu plus dovish après le passage des ouragans de la fin août. En conséquence, la probabilité d’un nouveau tour de vis monétaire en décembre a suivi, pour remonter au-delà des 60% en ce jeudi (soit plus de 10 points de plus que la veille). Philippe Béchade décrypte la stratégie de la Fed pour vous dans son article du jour…
Sur les marchés, les taux longs ont poursuivi leur remontée, ce qui a favorisé le billet vert avec une parité eurodollar retombée sur les 1,19 $. Techniquement, la paire forme désormais une structure de renversement intéressante en tête-épaules (visible en pointillés noirs).
La ligne de cou coïncide avec la borne basse du canal ascendant journalier (en noir + flèches de couleurs), le risque est donc une accélération des dégagements en rupture des 1,1850$ avec, alors, les 1,16$ en cible théorique. Porté par ce reflux de l’eurodollar, le CAC a ouvert en gap haussier ce matin. On surveillera la formation d’une mèche haute d’essoufflement sous les 5 275 points (cf. flèche rouge) laissée dans la première heure de cotation. Dessous, le risque pourrait être un comblement du trou de cotation ouvert ce matin voire une extension baissière ensuite en direction des 5 220/5 200 points.
Au niveau de la macroéconomie, on surveillera les inscriptions hebdomadaires au chômage, l’indice Philly Fed du mois d’août ainsi que l’indicateur avancé du Conference Board (sur juillet).
▶ Au niveau corporate
La remontée des taux longs pèse sur les secteurs « sensibles » comme les Utilities ou encore les foncières avec Suez Environnement (PA:SEVI) ou encore Klépierre (PA:LOIM) qui baissent tous deux de 1%, respectivement à 15,30€ et 32,50€.
A l’inverse, les valeurs bancaires étaient recherchées dans les premiers échanges, Natixis (PA:CNAT) progressant ainsi de 3% à 6,60€.
Le secteur profitait en outre de rumeurs relayées par Reuters quant à un éventuel rapprochement entre Commerzbank (DE:CBKG) et Unicredit (MI:CRDI).
Dans le sillage du reflux de l’eurodollar sur les 1,19$, les valeurs dollar étaient également bien orientées avec par exemple Airbus (PA:AIR) qui s’appréciait de 1,5% à 75,75€.
Plastic Omnium (PA:PLOF) gagne 1% à 35,35€, l’équipementier automobile ayant annoncé son projet de cession de sa division Environnement (segment contribuant à environ 4% du chiffre d’affaire global du groupe).
Nicox (FR0013018124) bondissait de 3% à 9,65€ en réaction à l’obtention d’un accord de licence pour la commercialisation de l’un de ses produits aux Etats-Unis.
LafargeHolcim (PA:LHN) était balloté (autour des 51,50€) entre les avancées dans l’enquête autour de soupçons de corruption en Syrie et son secteur en proie aux opérations capitalistiques après l’annonce du rachat de l’Américain Ash Grove Cement par l’Irlandais CRH (LON:CRH) pour 3,5 Mds$.
A l’inverse, Mauna Kea Technologies SAS (PA:MKEA) reculait de 2% à 2,60€, la medtech ayant creusé ses pertes au premier semestre 2017 (perte nette de 5,8 M€ contre -4,9 M€ un an auparavant).
Enfin, Marie Brizard Wine & Spirits (PA:MBWS) chutait de 6% à 14,30€, le groupe de spiritueux ayant annoncé une dégradation de sa rentabilité au premier semestre (EBITDA négatif de 1,9 M€ contre +0,4 M€ un an plus tôt), pénalisé par une forte pression concurrentielle en Pologne.
Du côté des changements de recommandations de broker, on retiendra en priorité Elis (PA:ELIS) qui bondissait de 4% à 22,50€, Credit Suisse ayant repris le suivi du titre sur un conseil à « surperformance » et une valorisation de 25,40€.