Presque 200 points de hausse – soit plus de 4,5% en ligne droite, c’est le score de l’indice parisien en 4 jours, c’est-à-dire entre lundi et la clôture d’hier soir.
Alors pour suivre le fil rouge de ces analyses, voici les principaux éléments que nous avions précédemment développés :
Début mai, le CAC s’effondrait, mais l’analyse montrait la volonté des acheteurs de stopper le mouvement et de défendre coûte que coûte le support des 4 300 points.
Mi-mai, la défense de ce support est avérée. Et, fait nouveau, nous avions pu repérer les traces (ou plutôt les signatures) des algorithmes qui étaient en train de consciencieusement « nettoyer » le marché. Leur stratégie ? Sortir un maximum d’intervenants de court terme dans le but d’éliminer toute opposition et d’avoir les mains libres afin de préparer un rebond violent.
En début de semaine dernière, CAC était toujours léthargique, mais je concluais ainsi mon analyse du 17 mai par cette mise en garde : « Mais attention à ne pas se laisser endormir par ce manque d’entrain du CAC. De premiers indices commencent à apparaître et laissent à présager que cette (fausse) quiétude ne devrait pas durer ». Alors que des figures de retournement étaient en formation, je visais les 4 400 points.
Mon anticipation a été la bonne… sauf sur l’objectif. Votre humble serviteur l’a joué petit bras : l’envolée du CAC a été dantesque et ce matin, il déborde les 4 500 points.
Voilà en tout cas pour la mécanique, ou plutôt la programmation, du mouvement en cours.
Il est toujours important de bien comprendre le fonctionnement des rouages pour pouvoir analyser ensuite le fonctionnement de la machine et surtout pouvoir ensuite choisir la même meilleure stratégie.
Et c’est ce que je vous propose de faire maintenant.
Tendance primaire vs. tendance secondaire
Nous parlions de rouages. Alors on soulève le capot et je vous propose de décomposer la structure des vagues d’impulsion actuelles.
Sur la vue journalière, la tendance primaire est identifiable à ses vagues d’impulsion mises en évidence par des segments bleus.
Ces vagues primaires peuvent se décomposer en vagues secondaires, c’est-à-dire en oscillations qui prennent place dans les vagues primaires.
Pour ne pas saturer le graphe, je n’ai mis en évidence que les dernières vagues secondaires qui sont apparues : ce sont les segments oranges.
Alors, vue comme ça, la conclusion est évidente non ?
La dynamique de fond demeure baissière : les vagues bleues font des « hauts de moins en moins hauts et des bas de plus en plus bas ».
La dynamique court terme, à savoir les vagues secondaires signalés par les segments oranges, est quant à elle haussière.
Mais tant que le canal baissier (gris) sera actif, le CAC reste baissier à moyen terme. Les vagues secondaires ne sont que des corrections haussières prenant place dans une dynamique baissière.
Maintenant, regardons tout ceci d’un peu plus près, en utilisant une vue en bougies de 2 heures :
Le CAC évolue dans ce que l’on appelle une tendance en ligne. C’est le canal bleu.
Mais attention, le comportement des prix dans une tendance en ligne algorithmique n’a rien à voir avec le comportement des prix dans un canal « normal ».
Dans un canal, vous avez des consolidations, des impulsions contraires qui se succèdent.
Dans une tendance en ligne, rien de tout cela n’est vrai. Ce sont les algos qui « poussent » continuellement et régulièrement, sans AUCUNE consolidation.
Une stratégie de court terme sur le CAC
Tant que la tendance en ligne est active, c’est-à-dire tant que les prix évoluent dans le canal bleu, je vous recommande d’accompagner le mouvement. Nous attendrons que les prix sortent du canal pour envisager de prendre ses profits, ou bien pour mettre une stratégie short.
Par contre, et selon moi, l’actuel mouvement haussier devrait se heurter, même temporairement, sur les 4 500 points. C’est une résistance graphique importante. Elle correspond aux reports d’amplitudes (flèches verticales bleues).
Pour résumer, ma position est la suivante :
– Accompagner la tendance en ligne tant qu’elle se développe (canal bleu).
– Suspicion de fin tendance en ligne sur zone 4 500 points à cause de la résistance et de l’essoufflement constaté sur l’indicateur de tendance MACD (qui commence à sérieusement plafonner).
Voilà pour cette semaine. Pour une fois, il m’est difficile d’être plus affirmatif dans un sens ou dans l’autre à cause du développement de la tendance en ligne.
Un dernier conseil : n’essayez surtout pas de réfléchir car l’une des autres caractéristiques d’une tendance en ligne algorithmique, c’est qu’elle produit des aberrations, parfois assez amusantes.
L’instant Total (PA:TOTF)
Pour terminer la semaine avec le sourire, je vous en ai mis un exemple au frais, sur le côté du graphe ci-dessus. Il s’agit de l’action TOTAL (FR0000120271) dont je suis le parcours depuis le début de la semaine.
Total exploite 20 raffineries dans le monde. Huit d’entre elles sont situées en France. Cette semaine, 6 d’entre elles sont en grève et en situation de blocus.
Or les activités de raffinage et de chimie représentent plus de 40 % de l’activité du groupe.
Alors en étant positif sur l’évolution du titre, il est probable que tout bipède humanoïde doté d’un tant soit peu de raison attende un peu que la situation se décante avant de passer à l’achat sur Total.
Eh bien, regardez le graphe : la valeur s’est fait littéralement arracher à la hausse en prenant plus de 5,5% dans la semaine
Pourquoi ? Parce que si les algos ont décidé de faire monter le CAC, il faut impérativement faire monter TOTAL car le titre est une de ses composantes majeures. Grève, blocus ou cessation d’activité, aucune importance dans les marché actuels.
Ça prête à sourire, non ?