En baisse de 8% face à la monnaie unique cette année, la livre sterling est sous pression sur le marché des changes, fragilisée essentiellement par les craintes d’un Brexit.
Sort lié au Brexit
Depuis plusieurs semaines, l’évolution de la livre sterling semble étroitement liée au référendum du 23 juin prochain, lorsque les Britanniques seront appelés à se prononcer « pour » ou « contre » le Brexit, cet acronyme de « British exit » qui signifie une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Le déclin de la livre démarre d’ailleurs à la mi-novembre, lorsque le Premier ministre britannique David Cameron officialisait aux dirigeants européens ses exigences pour mener campagne en faveur du maintien dans l’UE. Depuis lors, la livre affiche un recul de 12% face à l'euro.
Si David Cameron a réussi à arracher des concessions à ses partenaires européens, la décision du maire de Londres de se positionner en faveur du Brexit a relancé les spéculations sur l’issue du référendum. Depuis lors, Cameron, qui joue peut-être sa carrière politique sur le scrutin, déploie les grands moyens pour convaincre ses concitoyens de voter « contre » le Brexit. Mais à deux mois et demi du vote, la position du Premier ministre semble affaiblie.
Cameron pourrait en effet subir un vote sanction suite aux révélations du scandale des « Panama Papers », après que le Premier ministre ait admis qu’il détenait jusqu’en 2010 des parts dans le fonds fiduciaire de son père immatriculé aux Bahamas. Le rejet aux Pays-Bas de l'association entre l’Union européenne et l’Ukraine donne en outre du grain à moudre aux eurosceptiques britanniques.
Facture salée pour les Britanniques
Si l’issue du scrutin du 23 juin semble difficile à prévoir au regard des derniers sondages, la grande majorité des observateurs estime que la facture d’un Brexit pourrait être salée pour les Britanniques.
Selon une étude du cabinet Price Waterhouse and Coopers, il en coûterait au Royaume-Uni 100 milliards d’euros, 950.000 emplois ainsi qu’une chute de 5% de son PIB. Même son de cloche chez Moody’s qui signalait récemment dans une note de recherche que « le coût économique d’un Brexit dépassait les bénéfices potentiels ».
Point d’entrée sur la livre sterling ?
Jugeant sa valorisation actuelle attractive, les investisseurs les plus optimistes pourraient être tentés de se positionner sur la devise britannique. Ceux qui le souhaitent pourront trouver de nombreuses idées d’investissement en GBP dans notre sélection d’obligations.
Pour ne citer qu’un exemple, il y a cet emprunt du constructeur automobile allemand Volkswagen (DE:VOWG_p), émis par sa structure financière Volkswagen Financial Services.
Remboursable en 2020, il offre un coupon de 2,75% et se traite actuellement à 101,90% du nominal, correspondant à un rendement de 2,30%. La coupure est fixée à 1.000 livres pour une taille de 250 millions. Son rating se situe à « BBB+ » chez Standard & Poor’s, dans la catégorie investissement.