Comme nous l'avons noté ces derniers jours, les investisseurs ont retrouvé leur appétit pour le risque grâce au soutien apporté à la zone euro par ses dirigeants politiques et la BCE. A l'occasion d'une conférence de presse tenue hier à Ottawa, Angela Merkel a déclaré que la situation devenait tous les jours plus critique, mais, a-t-elle ajouté, "sur bon nombre de questions, nous sommes sur la bonne voie", les dirigeants européens étant "déterminés à faire le maximum pour préserver la monnaie commune". A propos du rachat d'obligations souveraines par la BCE, considéré par certains comme une monétisation de la dette, la chancelière allemande a fait valoir que le conseil des gouverneur comptait sur les responsables de l'UE pour mettre des mesures d'austérité et des réformes en œuvre en cas d'intervention de la BCE sur les marchés souverains. De fait, il est clair, a-t-elle souligné que la banque centrale européenne compte sur une action politique, une certaine forme de conditionnalité étant posée en préalable à une évolution positive de l'euro.
L'euro s'est échangé suivant un schéma horizontal, dans une fourchette étroite comprise entre 1,2256-1,2386 et autour de la MME à 18 jours, aucune donnée majeure ou action politique ou monétaire n'étant intervenue pour changer la donne en zone euro. Les chiffres des permis de construire publiés pendant la séance américaine ont inscrit un plus haut de quatre ans à 812 000 et alimenté les espoirs d'une dynamique de reprise dans la première économie mondiale. Les indices boursiers américains et asiatiques ont bondi, le NASDAQ s'adjugeant 1,04%, le S&P 0,71 %, le Nikkei japonais 0,77 % et l'ASX 200 australien 0,92%. Nous ne considérons pas ces indicateurs comme le signe d'une reprise solide aux Etats-Unis, car les données fondamentales se sont avérées volatiles et versatiles cette année. Notons toutefois qu'au vu de l'amélioration de la conjoncture, la Fed pourrait décider d'attendre d'avoir davantage de visibilité pour prendre de nouvelles mesures.
Le dollar s'est renforcé face à 7 de ses homologues du G10. Il a plus particulièrement progressé vis-à-vis de l'AUD et du SEK (+0,33%). Les pressions sur le yen se sont atténuées, les marchés continuant de se tourner vers des actifs plus risqués. La monnaie japonaise s'est dépréciée contre le franc suisse (-0,13 %), l'euro (-0,12 %) et le billet vert (-0,08 %). L'EURJPY a touché un plus haut depuis le 5 juillet et pourrait engranger un gain hebdomadaire de près de 2%. Peu de statistiques économiques sont attendues aujourd'hui, si ce n'est l'IPC canadien à 12h30 GMT et l'indice préliminaire de confiance des ménages du Michigan à 13h55 GMT.
Léa Torbey Meouchi pour Swissquote