En un mois, la confiance sur les marchés financiers a été complètement érodée. Le mois de février commence sur la même note négative que le mois précédent. Les craintes de ralentissement économique et les risques de déraillement de plusieurs pays du fait de la baisse du prix du pétrole continuent de nourrir les inquiétudes à propos de la croissance. La demande d’aide d’urgence du Nigeria à la Banque Mondiale pour 3,5 milliards USD peut paraître relever de l’anecdote. Elle est, en fait, très significative et laisse présager des demandes d’aide similaire de la part d’autres pays producteurs de pétrole dans les mois à venir. Il est improbable, dans ces circonstances, de voir le marché boursier renoué durablement avec une tendance favorable. Pour le CAC 40, cela pourrait se matérialiser à moyen terme par une chute vers les 4200 points. Une cassure sous les 4277 points sera le signal décisif à surveiller par les investisseurs dans cette optique.
Les derniers faits marquants :
Benoit Coeuré a ouvert la porte à une action supplémentaire de la part de la BCE le mois prochain en déclarant que « le conseil des gouverneurs va passer en revue et potentiellement reconsidérer sa position lorsqu’il se réunira en mars ». Décryptage : une baisse du taux de dépôt est possible à -0,40% assortie d’un renforcement mensuel des rachats d’actifs de l’ordre de 20 milliards d’euros.
Le désordre monétaire continue. L’Azerbaïdjan est intervenu hier pour soutenir sa monnaie en vendant 16,7 millions de dollars sur le marché des changes. En décembre dernier, le pays a décidé d’abandonner l’ancrage de sa devise au dollar US du fait de la chute sans précédent du prix du baril de pétrole. Le Kazakhstan avait agi de même en août dernier ce qui a conduit à une dévaluation monétaire massive. La force du dollar couplée à la baisse de l’or noir chahute les changes depuis plusieurs mois. Le scénario noir serait une dévaluation du riyal saoudien qui pourrait aboutir à une remise en cause du statut international de la monnaie américaine.
Toujours sur le front des devises, les tensions restent fortes sur le yuan chinois. Au regard de la communication adoptée par la banque centrale chinoise vis-à-vis des marchés financiers, il y a peu de chances que la Chine gagne son bras de fer face aux spéculateurs. Une dévaluation chinoise est inévitable cette année et pourrait avoir lieu dans la foulée de la prochaine réunion du G20 à Shanghai, les 26 et 27 février, si les pays présents accordent un blanc-seing à la Chine à ce propos.
À suivre aujourd’hui :
Publication du taux de chômage en Allemagne à 9h55 avec un chiffre attendu stable à 6,3% de la population active en janvier.
Côté américain, l’indice IBD/TIPP d’optimisme économique est prévu à 16h avec un chiffre en légère amélioration à 47,8 contre 47,3 précédemment.