Hier, le FMI a présenté à la zone euro sa feuille de route visant à « relancer la croissance et l’emploi ». Deux axes majeurs résument ce plan d’action : la réduction des déficits et la mise en œuvre de réformes structurelles. Ce rapport a été présenté à l’issue d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro où le FMI a partiellement félicité les acteurs européens pour avoir su légèrement redresser la situation bancale du Vieux Continent depuis un an.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a mentionné à cette occasion : « Néanmoins, les forces centrifuges au sein de la zone euro restent sérieuses et pèsent sur la croissance ». Le Fonds accuse en premier lieu les politiques de rigueur menées sur le Vieux Continent et visant à assainir les finances publiques en assurant qu’elles pèsent sur le « potentiel de croissance à long terme ».
Autre critique liée à ces mesures d’austérité, les niveaux record du chômage en Europe ont également été pointés du doigt comme une deuxième menace majeure pour la relance économique tant attendue. Comme nous l’évoquions dans nos analyses quotidiennes, le FMI fait partie des voix dissidentes à l’entêtement européen prônant l’austérité comme seul remède à la crise économique.
L’institution de Washington attend de la zone euro qu’elle s’engage à mener des mesures fortes sur quatre fronts. En premier lieu, restaurer le bilan des banques et assainir le système bancaire pour faciliter le crédit, notamment pour les PME, est indispensable aux yeux du FMI. Deuxième attente, l’union bancaire qui tarde tant à se mettre en place est plus que jamais attendue par le Fonds.
Troisième volet, Christine Lagarde encourage les Etats à soutenir l’économie à court terme, quitte à laisser de côté leur volonté de rigueur. Enfin, dernier point et non des moindres, le FMI appelle de ses vœux des réformes structurelles fortes pour tirer la croissance européenne, notamment au niveau du marché du travail, des réglementations et des droits acquis. En somme, des sujets particulièrement sensibles et sur lesquels les gouvernements européens risquent d’être frileux.
De même, le FMI appelle à une libéralisation des services et à de nouveaux accords de libre-échange, notamment avec les Etats-Unis. Or, ces négociations sont au point mort depuis l’affaire Edward Snowden, cet ancien agent de la NSA qui a dévoilé à la presse le projet « Prism » visant à espionner, notamment, nos institutions. De quoi refroidir les Européens qui ont unanimement condamné cette volonté américaine, hélas classique et connue de tous.
La Commission européenne a par ailleurs accordé des délais supplémentaires à certains membres de la zone euro, dont la France et l’Espagne. Mais malgré ces nouvelles attentes pour réduire leurs déficits publics, le FMI estime que les objectifs actuels « pourraient encore s’avérer ambitieux si la croissance est décevante ». Autre point central, le Fonds s’est dit en faveur d’une politique monétaire encore plus agressive de la part de la BCE.
La semaine dernière, la Banque Centrale Européenne avait maintenu son principal taux directeur sur son plus bas niveau historique (à 0,5%). Le Fonds appelle notamment la BCE à pratiquer des taux négatifs envers les banques européennes. Parallèlement, le FMI demande qu’une « évaluation crédible » de notre système bancaire soit réalisée pour rétablir le sentiment de confiance envers la zone euro.
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