Rickmers vient de publier ses résultats annuels. Les réductions de valeur ont véritablement coulé le bénéfice du transporteur maritime allemand, qui a vu sa dette augmenter et ses fonds propres se dégrader. Sur le secondaire, l’obligation évolue à son plus bas historique.
Chiffre d'affaires en hausse mais lourde perte
Rickmers a clôturé l’année 2015 sur un chiffre d’affaires de 587 millions d’euros et sur un excédent brut d’exploitation (Ebitda) de 253 millions d’euros. Il s’agit d’une hausse de respectivement 7,6% et 20,8% par rapport à l’exercice précédent.
Ces résultats s’expliquent par la fermeté du dollar face à l’euro, par une hausse du nombre de navires (130 contre 110 un an avant) et par une gestion active des coûts, signale l’entreprise dans un communiqué.
Mais les réductions de valeurs enregistrées sur la flotte de navires ont véritablement coulé les bénéfices du groupe basé à Hambourg, qui termine l’année 2015 sur une perte de 135,5 millions d’euros, contre un léger bénéfice de 2,1 millions d’euros il y a un an.
Perspectives sombres
La direction de l’entreprise n’est guère optimiste pour l’exercice en cours, compte tenu des conditions de marché difficile qui caractérisent le secteur dans lequel évolue Rickmers.
L’armateur avertit dès lors qu’il anticipe un excédent brut d’exploitation (Ebitda) modérément, voir significativement, inférieur à celui de 2015.
Dette en hausse et fonds propres dégradés
Au-delà de la situation opérationnelle, la situation financière de Rickmers reste délicate. Sa dette nette a augmenté de 200 millions d’euros à 1,85 milliard au 31 décembre 2015. Quant aux fonds propres, ils ont fondu à 555,4 millions à la fin de l’année dernière contre 651,3 millions.
Concernant la dette obligataire du groupe, la publication de ces résultats annuels, assortie de perspectives guères réjouissantes, a provoqué un nouveau recul du cours de l’emprunt Rickmers Holding GmbH (8,875% - 2018).
Il se traite d'ailleurs ce mercredi à un plus bas historique de 40% du nominal, correspondant à un rendement astronomique de... 70%. La coupure de négociation est fixée à 1.000 euros pour une taille de 200 millions. L'émission n'est pas suivie par les agences de notation.