Les faiblesses de la reprise économique en zone euro, et en particulier les contre-performances de la France et l’Italie, ont rappelé aux investisseurs que la page de la crise n’est pas encore complètement tournée. Le taux de rendement du Bund allemand, qui sert de baromètre au marché, a refoulé sous le seuil de 0,10%, confirmant que les marchés sont encore en mode aversion au risque. A moyen terme, les risques sont encore nombreux, ce qui pourrait pousser le taux du Bund vers le niveau de 0,05% dans les semaines à venir. Si cette hypothèse se confirmait, cela n’augurerait rien de bon pour les marchés actions qui peinent à renouer avec une tendance haussière solide. Pour preuve, le CAC 40 reste nettement sous les 4300 points. Malgré le ton accommodant de Janet Yellen la semaine dernière, les investisseurs sont échaudés par la multiplication de statistiques macroéconomiques peu convaincantes au niveau global. La publication du compte-rendu de la dernière réunion du FOMC servira aujourd’hui de boussole au marché. Il devrait confirmer que la banque centrale américaine a élargi sa gamme d’indicateurs au-delà de l’inflation et du taux de chômage afin d’aiguiller la politique monétaire. Le contexte international, en particulier, joue désormais un rôle plus important dans les décisions de la FED, ce qui devrait assez logiquement l’inciter à privilégier le statu quo lors de la réunion d’avril.
Les derniers faits marquants :
Les rumeurs sur un éventuel gel de la production pétrolière vont bon train. Le Koweït a affirmé qu’un gel au niveau de la production de février pourrait être possible. Echaudés, les investisseurs croient toutefois de moins en moins à l’hypothèse d’un accord global lors de la réunion du 17 mars. En attendant, voici le champ de bataille sur le Brent :
Déconvenue en zone euro avec la publication d’un PMI Services qui a chuté à un point bas de 14 mois en mars. Les pires performances sont à enregistrer en France et en Italie. Pour la France, il s’agit de la cinquième plus forte révision à la baisse de l’indice. Pour l’Italie, le PMI est à un point bas depuis 13 mois. Les deux pays affichent un net retard par rapport au reste de la zone euro. Dans le meilleur des scénarios, la croissance française en 2016 devrait être de 1,3% selon nos prévisions.
Toujours en zone euro, très intéressant discours du chef de la banque centrale allemande qui fait écho à maints égards à des propos similaires régulièrement tenus par Mario Draghi. Il a souligné que la politique monétaire n’est en rien la meilleure solution pour l’économie mondiale et a appelé à des réformes qui seront seules en mesure d’améliorer les perspectives macroéconomiques. En soit, rien de très nouveau. Entre-temps, les gouvernements et les acteurs privés accumulent de la dette grâce aux taux d’intérêt ultra-bas pratiqués par les banques centrales, et notamment la BCE.
À suivre aujourd’hui :
Point central du jour pour les marchés indices et devises: publication du compte-rendu de la dernière réunion de la FED. L’objectif est de savoir si les autres membres du FOMC sont enclins à s’aligner sur le ton accommodant de Janet Yellen.
Pour les investisseurs positionnés sur le pétrole, l’information majeure concernera l’évolution des stocks de pétrole brut outre-Atlantique. Au regard de la tendance observée depuis quelques mois, tout indique qu’un nouveau record pourrait être battu, ce qui confortera notre biais baissier à moyen terme sur le WTI et le Brent.