Ça marche à tous les coups : les banques centrales promettent de prendre des mesures si la situation s’aggrave et les marchés flambent. En début de semaine, le ministre japonais des Finances Jun Azumi a indiqué que le G7 ne s’était pas opposé à une action coordonnée en cas de fluctuations excessives des changes, tandis que le président de la BCE Mario Draghi a annoncé hier que les autorités seraient prêtes à intervenir si la situation venait à empirer.
De plus, la Chine a décidé de ne pas durcir les dispositions régissant les prêts du secteur bancaire jusqu’en 2013 pour lutter contre le ralentissement de la deuxième économie mondiale. Les monnaies asiatiques ont été portées par le regain de l’appétit pour le risque, le KRW gagnant 0,35 % et le PHP 0,30% face au dollar. Les Bourses ont également profité de l’enthousiasme ambiant, à l’image du Hang Seng (+1,14%) et du NIKKEI 225 (+1,22%). Malgré la persistance des risques baissiers, la reprise devrait perdurer jusqu’aux élections du 17 juin, soutenue par les assurances des responsables et des banquiers centraux qui affirment surveiller la situation de près.
L’Australie a dévoilé de nouvelles statistiques positives, avec l’ajout de 38 900 emplois sur le marché du travail. Ces chiffres sont étroitement liés aux embauches dans le secteur minier, des projets d’un montant de 500 milliards de dollars australiens étant mis en place dans le pays. L’Aussie, devise à bêta élevé, s’est envolé cette nuit jusqu’à toucher un plus haut de trois semaines à 0,9969 face au billet vert, conjointement avec l’ASX 200 qui s’est adjugé 1,31%.
En Espagne, Madrid lance ce jour une adjudication d’obligations à 2, 4 et 10 ans dont les rendements vont probablement s’inscrire à la hausse. Cela compliquera l’accès du pays à un refinancement sur les marchés des capitaux et poussera les dirigeants à agir, bien que Mario Draghi ait fait part de son opposition à une aide directe du MES, arguant que ce dernier deviendrait de ce fait actionnaire des banques européennes, ce qui n’était pas le but de sa création.
Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre doit annoncer sa décision de politique monétaire,aussi la journée est-elle importante pour la livre sterling. La BoE ne devrait pas réduire ses taux, car d’une part, l’inflation reste supérieure à l’objectif et d’autre part, elle se trouverait à court d’outils conventionnels pour soutenir l’économie. Le programme d’achat d’actifs pourrait toutefois être augmenté au vu des récentes données décevantes.
Aux Etats-Unis, le président de la Fed doit s’exprimer devant le Congrès aujourd’hui. Son allocution sur la santé de l’économie américaine s’annonce peu encourageante, compte tenu de la faible progression de 1,9 % enregistrée au premier trimestre 2012. Ben Bernanke a déjà indiqué que des mesures moins conventionnelles, telles les rachats obligataires, restaient possibles en cas d’essoufflement de l’économie, ouvrant la porte aux anticipations d’une nouvelle phase d’assouplissement quantitatif.