Delta Airlines, la compagnie américaine qui a dégagé un plantureux bénéfice de 1,5 milliard de dollars au troisième trimestre, vient de mettre à contribution les obligataires via une émission multi-tranches. Elle n'avait plus sollicité le marché primaire depuis un an.
La nouvelle émission comporte des obligations remboursables dans cinq et dix ans, libellées par coupures de 2.000 dollars et aux rendements respectifs de 2,77 et 3,65%.
A l'heure d'écrire ces lignes, ces obligations émises par la grande concurrente d’American Airlines se traite légèrement sous le pair, leur prix d'émission.
On précisera que la compagnie dont les revenus trimestriels ont été soutenus par un trafic record, est considérée comme un émetteur de qualité solide chez Moody’s. L’agence lui attribue en effet un rating « Baa3 », à un cran toutefois de la catégorie spéculative.
Le montant de l’opération contribuera à financer la prise de participation de 20% dans le groupe sud-américain LATAM Airlines. Montant estimé de la transaction : 1,9 milliard de dollars, soit le plus gros investissement réalisé par Delta depuis sa fusion avec Northwest Airlines il y a une dizaine d’années.
Cette émission vient aussi nous rappeler que le secteur aérien américain n’est pas un contributeur important du marché obligataire.
Le site spécialisé nasdaq.com indiquait dernièrement que l’encours obligataire des compagnies américaines incluant également Southwest Airlines et United Airlines atteignait à peine 8,2 milliards de dollars.
Cet appel au marché de la dette survenait quelques jours après que la compagnie d’Atlanta ait publié ses résultats trimestriels, lesquels ont fait état d’un bénéfice net de 1,5 milliard de dollars, supérieur non seulement aux attentes mais aussi au résultat de 1,32 milliard signé un an plus tôt.
De quoi porter à 3,67 milliards de dollars le bénéfice net des neuf premiers mois de l’année.
Le chiffre d’affaires, bien que selon le management tiré par un trafic record de 55,2 millions de passagers transportés, s'établit légèrement sous le consensus. Il est néanmoins en hausse de 5% sur un an, à 12,56 milliards de dollars.