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Les places boursières européennes ont clôturé en territoire négatif la séance d’hier du fait d’incertitudes sur l’économie de la zone euro toujours bien présentes : l’indice parisien enregistre une perte de 0,29%, le Dax et le Footsie reculent de leur côté respectivement de 0,69% et 0,15%. Les nouvelles prévisions de croissance de la Banque mondiale viennent également refroidir les marchés. Selon les dernières estimations de l’institution, la croissance mondiale devrait atteindre 2,4% cette année contre une progression estimée précédemment à 3,0%.
Les derniers indicateurs économiques publiés aux Etats-Unis n’ont pas réussi à convaincre pleinement les investisseurs. Les ventes au détail sont ressorties pourtant en hausse de 0,5% sur le mois de décembre alors que les analystes tablaient sur une avancée plus faible de +0,2%. Aujourd’hui, les investisseurs suivront de près la publication des chiffres de la production industrielle et des prix à la consommation aux Etats-Unis. Les marchés restent néanmoins prudents en pleine saison des résultats dans un contexte économique difficile alors que la question du mur budgétaire reste toujours sans réponse forte. Le Dow Jones s’affichait hier à la clôture à 13 534,89 points (+0,20%), le S&P 500 progressait de 0,11% à 1 472,34 points tandis que le Nasdaq reculait de 0,22% pour terminer la séance à 3 110,78 points.
Du coté des marchés asiatiques, la bourse de Tokyo a terminé la séance en baisse de 2,56% sur fond de prise de bénéfices après la hausse de ces derniers jours soutenue par une faiblesse de la devise japonaise favorisant les valeurs exportatrices. Le Nikkei termine à 10 600,44 points et le Topix 888,11 points après une baisse de 2%.
Forex:
Sur le marché des changes, la monnaie unique a fortement reculé hier, retraçant ainsi une grande partie de la hausse enregistrée lors des deux séances précédentes, principalement sous l’effet des propos du président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker, ayant estimé que l’euro était pour le moment trop cher et que cela pourrait pénaliser l’ensemble du vieux continent au niveau économique et de ses perspectives de croissance. Cette déclaration a surpris la majorité des cambistes qui, dans un marché clairement bullish depuis quelques semaines, n’ont pas forcément compris la teneur de ces propos, d’autant plus que le marché estime que la devise européenne n’est pas si forte que ça au jour d’aujourd’hui.
Sur le plan macro-économique, il était à noter également un regain des craintes de la part des opérateurs quant au ralentissement de l’économie allemande en 2012 ainsi que d’un recul de son PIB au quatrième trimestre, en accord avec des chiffres officiels anticipés publiés hier. Ainsi, dans ce contexte, la parité EURUSD abandonnait hier 0,57% pour finir la séance à 1 ,3304 dollar.
De son côté, la devise nippone tentait hier de corriger le tir suite à sa forte dépréciation ces derniers jours en raison de l’action du Premier ministre Shinzo Abe pour affaiblir le Yen et sortir ainsi le Japon de l’impasse économique dans laquelle il se trouve depuis plusieurs mois. Le Yen a donc retrouvé quelques couleurs hier face à ses principales devises de contrepartie mais ce retournement apparait comme purement technique et pourrait être de courte durée si le plan d’action de Shinzo Abe prenait effet rapidement. Ainsi, lors de la séance d’hier, le cross EURJPY abandonnait 1,34% pour se traiter à 118,11 Yens à la clôture. Même tendance pour l’USDJPY qui a lâché 0,78% hier pour venir s’établir aux encablures des 88,77 Yens pour un dollar. Nous noterons également quelques prises de bénéfices de la part des cambistes sur le cross EURGBP qui a retracé également une partie de sa hausse, lâchant près de 40 pips, à 82,80 pence pour un euro.
Matières premières:
Au chapitre des matières premières, le pétrole reste orienté à la baisse. Les cours se sont contractés après la publication des stocks par l’American Petroleum Institute. En effet, ce dernier a fait état d’une hausse des stocks de 46 000 barils la semaine passée. Le rapport met également en lumière une nouvelle hausse des stocks au terminal de Cushing, des stocks qui atteignent un nouveau record à 51,8 millions de barils. Cette hausse continue des stocks à Cushing, plus grand terminal pétrolier aux Etats-Unis, pèsent sur les cours. Pour rappel, le WTI a perdu 7,1% au titre de l’année 2012.
Par ailleurs, les données macroéconomiques n’ont pas aidé à soutenir les cours. En effet, la parution en baisse du PIB allemand pose de nouvelles questions quant à la santé de l’économie européenne alors que sa première économie montre des signes de faiblesse. De plus, aux Etats-Unis, l’indice Empire Manufacturing est ressorti bien en-dessous du consensus. Enfin, la Banque mondiale a abaissé ses prévisions de croissance économique mondiale à 2,4% contre 3% précédemment. A noter la révision de la croissance aux Etats-Unis à 1,9%, au Japon, à 1,5% et en Chine, à 8,4%. Cette nouvelle a également pesé sur la tendance, la question de la demande en pétrole dans ce contexte économique incertain reste un enjeu crucial. Dans ce contexte, sur le Nymex, le baril Light Sweet Crude évolue autour des 93,5 dollars. D’un point de vue technique, on notera que la MACD a croisé à la baisse, atteignant son plus bas niveau en 1 mois ce qui constitue un signal baissier. De son côté, le Brent de la Mer du Nord s’échange, ce matin, contre 110,67 dollars.
Sur le front des métaux précieux, l’or poursuit sa marche en avant. Le métal jaune profite des récentes mauvaises nouvelles sur le plan macroéconomique. Les investisseurs estiment qu’en l’état, les banques centrales ne peuvent se permettre de mettre fin à leurs politiques d’assouplissement monétaire. Par ailleurs, la question toujours entière du déficit américain et les négociations houleuses entre Républicains et Démocrates profitent à l’or. La combinaison de ces deux variables : croissance et déficit américain pourrait continuer de porter l’or à court – moyen terme. Ce matin, l’once d’or évoluait aux alentours des 1 683 dollars.