Les marchés résistent bien malgré la FED

Les bourses européennes évoluent de manière mitigée cette semaine. Elles ont tout d’abord été affaiblies par le chiffre de confiance des consommateurs en baisse mais surtout par les minutes du FOMC peu rassurantes quant aux futures décisions de politique monétaire. Les marchés opèrent cependant un net rebond ce matin après la publication de l’indice Ifo, mesurant le climat des affaires en Allemagne, meilleur que prévu à 107.4 en Février contre un consensus à 105.0 et un précédent à 104.3. Les investisseurs restent cependant prudents et craintifs en attendant les élections législatives en Italie qui auront lieu ce week-end.

Le CAC 40 fluctue dans le vert en cette fin de semaine et progresse à la mi journée de 1.34% aux alentours des 3 673.20 points contre 3 646.79 points à l’ouverture après avoir perdu 2.29% la veille. L’indice de la bourse de Paris affiche une progression hebdomadaire de 0.35% et un plus haut au-dessus de la barre des 3 700 points, à 3 743.65 points. Au palmarès cette semaine, le titre Lafarge affiche un rebond de 7.77% et se négocie aux alentours des 49.16 euros contre 45.55 euros Lundi, salué par ses résultats sur l’année 2012.

L’indice de la bourse de Londres s’adjuge une variation de +0.35% sur ces cinq derniers jours de cotation. En effet, le Footsie a atteint un plus haut Mercredi à 6 412.44 points et se négocie à présent aux alentours des 6 340.45 points, en hausse de 0.78%. Par ailleurs, le Dax augmente de 0.59% sur la semaine et progresse depuis ce matin de 0.72% à 7 638.03 points. Les bourses américaines sont attendues en légère hausse dans le sillage des bourses européennes, après avoir clôturé exclusivement en baisse la veille. Les indices américains ont été plombés cette semaine par une série de publications de chiffres qui n’ont pas rassuré les marchés. En effet, les inscriptions au chômage ont augmenté par rapport à la semaine dernière à 362k contre 342k précédemment et un consensus qui tablait sur un niveau de 355k.

Par ailleurs, la construction de logements aux Etats-Unis affiche une baisse à 0.890M contre un consensus à 0.925M contre un précédent à 0.973M et l’indice des prix à la production mensuel recule à 0.2% contre 0.4 prévu. Par ailleurs, la FED n'a pas rassuré les investisseurs avec la publication des Minutes du FOMC mercredi. En effet, plusieurs membres se montrent de plus en plus réticents quant à l'orientation future de la politique monétaire. La question du QE3 et de son terme est au centre des débats et rend ainsi les marchés nerveux. Sur les cinq derniers jours de cotation, le Dow Jones recule de 0.72%, encaissant trois séances en baisse contre deux en hausse et le S&P 500 se replit de 1.14%, affichant quatre séances sur cinq dans le rouge. Du côté des valeurs technologiques, le Nasdaq 100 Index perd 1.92% en cinq jours 1.92% et atteint un plus bas hier à 2 700.32 points.

La semaine prochaine sera chargée en publications d’indicateurs macroéconomiques: les investisseurs sont dans l’attente entre autre Mardi prochain de la publication du chiffre de la confiance des consommateurs à en hausse à 59.3 contre 58.6 précédemment ainsi que du PIB trimestriel des Etats-Unis. Les indices boursiers asiatiques évoluent cette semaine de manière mitigée. L’indice de la bourse de Tokyo progresse de 1.90% sur la semaine, atteignant un plus haut à 11 510.52 points, soutenu par la publication en hausse de l’indice d’activité mensuel au Japon en hausse à 1.8% contre une baisse à -0.4% précédemment. Par ailleurs, le Hang Seng Composite Index perd 3.19% sur la semaine atteignant un plus bas à 3 141.86 points contre un plus haut à 23 263.48 points. Le marché reste dans l’attente Lundi prochain de l’Indice PMI manufacturier chinois HSBC qui donnera le ton sur la nouvelle semaine de cotation.

Forex :
Cette semaine, le marché des devises s'est montré très volatile car marqué par des annonces macroéconomiques en Zone Euro et aux Etats Unis particulièrement décevantes. Les chiffres de l’immobilier américain chutent en ce début d’année 2013. Les mises en chantier diminuent de 8.5% sur le mois de janvier 2013 alors qu’elles étaient attendues à -3.6%. Le mois de décembre 2012, les mises en chantier étaient en hausse de 15.7%. Les PMI Services et Manufacturiers de la Zone Euro se contractent sur le mois de février respectivement à 47.3 et 47.8 contre 49 et 48.5 attendus. Cependant, les investisseurs ont été surpris par la publication du ZEW allemand ressorti à son niveau le plus élevé depuis avril 2010 à 48,2 points contre 35 anticipé. Ce chiffre vient quelque peu écarter le risque d’une économie allemande en déclin observé fin 2012.

Selon la Commission européenne, la zone euro sera de nouveau en récession cette année, avec une baisse de 0,3% du PIB, et la reprise interviendra en 2014. La faiblesse de l'activité économique à la fin de l'année 2012 se traduit par un point de départ bas pour cette année, et une amélioration graduelle au cours de l'année 2013 est anticipée. Pour soutenir les marchés, Mario Draghi a estimé que la zone euro débutait l’année 2013 dans des conditions financières bien plus stables qu’en 2012. Les marchés ont été attentifs aux minutes de la FED cette semaine : la réserve Fédérale des Etats Unis pourrait être contrainte de diminuer plus tôt que prévu son soutien à la reprise économique du pays en arrêtant notamment les rachats d’actifs. Cependant des préoccupations persistent concernant l’état du marché du travail. Cette semaine, la paire EUR/USD casse à la baisse le seuil des 1.34$. Le cross affiche donc une nette baisse sur la semaine de 1.40% se rapprochant du retracement de Fibonacci support de 76.40% à 1.3145$. La livre sterling continue de s’affaiblir face à la monnaie unique et le cross EUR/GBP gagne 0.24% sur la semaine. Face à ses principales contreparties, le yen se maintient dans sa tendance haussière.

Le sujet de la « guerre des changes » abordée lors du meeting du G20 à Moscou a été initié par la dévaluation du yen japonais. Le but est de faire s’engager davantage les responsables politiques à ne plus faire de manipulation sur les taux de change de leurs devises. La paire EUR/JPY perd 1.48% sur la semaine. Face au dollar, le yen affiche une variation positive sur la semaine de 0.27%. Du côté du billet vert, le dollar affiche une nette hausse face à sa contrepartie canadienne. Le Loonie (USD/CAD) gagne 1.26% sur la semaine. Le dollar australien se reprend face au dollar américain. L’Aussie (AUD/USD) passe de 1.0306$ à 1.03334$ cette semaine, soit un gain de 28 pips.

Matières premières :
En début de semaine, l’or s’est maintenu dans un range compris entre 1606.5 $ et 1618 $ l’once, soit tout près de son point pivot fixé aux alentours des 1612 dollars. Mercredi, l’or s’est déprécié de 0,76% pour se traiter à son cours le plus bas, aux encablures des 1556,5 $ l’once. Cette baisse brutale du cours s’est faite suite au discours du FOMC qui a eu lieu mercredi soir et qui n’a pas rassuré les investisseurs. En effet, cette réunion a une nouvelle fois confirmé que de plus en plus de dirigeants de la FED trouvent la politique monétaire appliquée beaucoup trop accommodante. Hier, l’or a réussi à se ressaisir face au dollar et s’adjuge actuellement aux alentours des 1581,59 $, soit un mieux de 0,76% par rapport à la séance d’hier. Si le métal jaune arrive à se maintenir dans le vert il pourrait finir la semaine dans ce sens et mettre ainsi fin à sa troisième séance consécutive de baisse. En ce qui concerne le pétrole, l’annonce d’une baisse des exportations d’or noir à des plus bas en 15 mois en Arabie Saoudite a fait baisser les échanges sur le baril pour ce début de semaine.

D’autre part, les volumes d’échanges sont restés relativement faibles en raison du President’s day. Le Brent affiche une dégringolade pour cette semaine, le cours ayant reculé de près de 460 ticks depuis le début de la semaine et pourrait, si la tendance baissière perdure, casser d’ici la fin de la séance le cours des 92 dollars le baril. Mardi, le WTI affichait une progression de 1% grâce à l’annonce d’Enterprise Products Partners L.P d’augmenter ses capacités à 285 000 barils / jour au lieu des 180 000 / jour pour le mois de Janvier.

Cette entreprise étant l’une des entreprises de construction les plus importantes pour les secteurs pétrolier et gazier aux Etats-Unis, cette nouvelle a donc eu un impact très positif pour l’or noir. Très tôt ce matin, le WTI affichait un léger mieux, encouragé notamment par la progression des stocks de Crude, sortis à 4,1 millions de barils pour un consensus établi à 2 millions de barils. Le baril s’est échangé à son plus haut, aux encablures de son actuel point pivot, fixé à 93,47 $. Malgré cette bonne statistique, les investisseurs ne portent pas de manière ferme le cours en territoire positif, le WTI se traitant actuellement aux alentours des 93,05$ le baril, pour un volume d’échanges plus important qu’à l’accoutumée (+40%).