Depuis la fin janvier, l’action Raiffeisen Bank International a repris pas moins de 50% à la bourse de Vienne. De la même manière sur le marché secondaire, les emprunts subordonnés de la banque autrichienne ont fortement rebondit.
Les investisseurs ont visiblement été rassurés par les dernières interventions de la direction du deuxième fournisseur de crédits en Europe émergente. En début de semaine, on apprenait que la cession de sa filiale slovène en était au stade final et que la Raiffeisen devrait pouvoir obtenir un prix "correct" pour sa branche polonaise.
La direction a par ailleurs confirmé son intention de réduire sa taille bilantaire d’au moins 20%, ce qui passera par une réduction de ses activités russes. La Raiffeisen est pour rappel la banque étrangère la plus exposée à la Russie, qui représente depuis 2011 sa plus grande source de revenus. Pour exemple, sur les neuf premiers mois de l’année passée, la Russie avait contribué à 55% de son bénéfice avant impôts et consolidation, contre 42% en 2013 et 37% en 2012.
En raison de la contre-performance de ses activités russes, la Raiffeisen a publié ce lundi une perte provisoire de 493 millions d'euros au titre de son exercice annuel 2014. En outre, afin de s'assurer que l'objectif de ratio "core" de fonds propres à 12% ne soit pas menacé, l’institution a décidé qu’elle ne verserait ni de dividende, ni de bonus à ses cadre dirigeants cette année (Reuters, Raiffeisen grimpe en vue de cessions en Slovénie/Pologne).
Rebond sur le marché obligataire
Après avoir connu un passage à vide à la fin de mois de janvier, les différentes obligations de la banque autrichienne ont rebondit sur le marché secondaire. L’emprunt subordonné 5,875% - 2023 se traite ce vendredi matin à 94% du nominal contre 62% fin janvier et encore 84% en début de semaine. Même topo pour l’obligation 6% - 2023 qui se négocie à 86% contre 74% lundi dernier.
Ces deux obligations, disponibles respectivement par coupure de 100.000 et 1.000 euros, bénéficient d'un rating « BBB-» chez Standard & Poor's. L'émetteur en tant que tel bénéficie pour sa part d'un rating supérieur de trois crans supérieur («A-»). La différence de notation s’explique naturellement par le caractère subordonné des obligations sous revue.