Les obligations émises par le groupe minier brésilien Vale Overseas Limited sont orientées à la baisse depuis plusieurs jours sur le marché secondaire.
L'emprunt 4,375% - 2022 se traite aux alentours des 88% du nominal, avec un rendement annuel porté à 6,60%. La coupure est fixée à 2.000 dollars avec un rating « BBB » chez Standard & Poor's.
Impacté par la dépréciation du réal
Fragilisé par la chute du réal brésilien, Vale, premier producteur mondial de fer, a annoncé le 22 octobre dernier avoir clôturé le troisième trimestre de l’année sur une perte nette de 2,1 milliards de dollars.
Luciano Sani, directeur des finances et des relations avec les investisseurs, a indiqué qu’en dépit de la stabilité du prix du minerai de fer, la dépréciation du réal qui a perdu 28% sur la période à 3,97 unités le dollar avait impacté les comptes de la société.
Au deuxième trimestre, la situation inverse s’était produite lorsque le conglomérat brésilien avait dégagé un bénéfice net de 1,675 milliard, soutenu par l’appréciation de 3% du réal face au billet vert.
Au même titre que de nombreuses entreprises brésiliennes telles qu’Odebrecht, Petrobras, Braskem ou encore Votorantim, la dette émise par Vale est en grande partie libellée en dollar tandis que la majeure partie de ses revenus est libellée en réals. Une évolution négative du réal impacte dès lors leur finances.
Production de minerai de fer record
Outre la chute du réal, Vale est confronté depuis plusieurs trimestres à la baisse du prix des matières premières, minerai de fer en tête, dont le cours a plongé de 70% depuis ses sommets touché en 2011.
La demande mondiale, affaiblie par le ralentissement économique chinois, n’a pas suivi l’augmentation de l’offre de Vale et de ses rivaux (Rio Tinto (L:RIO) et BHP Billiton), forçant le brésilien à réduire drastiquement cette année ses plans d’investissements.
En marge de la publication des résultats le 22 octobre, Luciano Sani a toutefois souligné que Vale avait enregistré la plus grosse production trimestrielle de minerai de fer de son histoire, à hauteur de 88 millions de tonnes, sous l’effet d’une meilleure efficacité des opérations.
A noter encore que le nickel, dont Vale est l’un des premiers producteurs au monde, a subit un regain de pression ces derniers jours. La tonne de nickel s’échange désormais sous les 9.000 dollars la tonne, du jamais vu depuis 2003. Dans le même temps, Vale a annoncé la fermeture d'ici 2018 de ses activités de fonte et de raffinage du nickel sur son site de Thompson au Canada.
Mark Scott, le directeur de la mine, a toutefois refusé d'indiquer si les opérations liées au nickel sur le site de Thompson perdaient de l'argent dans le contexte actuel. Le géant minier brésilien a, néanmoins, assuré qu'il poursuivra ses activités d'extraction et de broyage du minerai sur ce site.