Les émetteurs brésiliens respirent après la publication des résultats de Petrobras
En publiant ses résultats audités, après des mois de retard, Petrobras a eu le mérite de lever l’incertitude sur un dossier épineux, mais pas seulement. La compagnie pétrolière crée également un climat propice au retour des émetteurs brésiliens.
Les interrogations sur l’ampleur et sur les ramifications du scandale de corruption (surfacturations et rétrocommissions) touchant Petrobras avaient entraîné des dégâts collatéraux : celui de fermer le marché obligataire primaire à la compagnie pétrolière et d’en restreindre l’accès aux émetteurs brésiliens, ces derniers voyant leurs coûts de financement augmenter.
En novembre dernier, au plus haut de la crise chez Petrobras, JBS (plus grand producteur de viande au monde) et Marfrig (agro-alimentaire) avaient préféré suspendre leurs opérations de levée de dette. Depuis lors plus aucune entreprise brésilienne n’a placé de la dette obligataire hors de ses frontières nationales, précise Bloomberg.
Le groupe d’hydrocarbures, contrôlé par l’Etat, a finalement publié fin avril des comptes financiers validés par un auditeur externe. Il évite ainsi le défaut technique, ce qui éloigne la perspective d’une aide de l’Etat, mais il soulage également l’ensemble de la communauté financière brésilienne.
«Le fait qu’ils aient publié des résultats audités est plus important que les chiffres eux-mêmes », a résumé Klaus Spielkamp, stratégiste obligataire chez Bulltick à Miami. C’est la publication en tant que telle qui permet de rétablir un environnement propice au retour des entreprises brésiliennes sur le marché primaire, renchérissent en cœur les analystes d’HSBC Holdings Plc (LONDON:HSBA) et de Bank of America Corp (NYSE:BAC).
Petrobras pourrait être parmi les premiers à solliciter les investisseurs. « Si vous regardez le montant de la dette qu’ils ont à refinancer, ils vont venir sur le marché si l’opportunité se présente », parie Jack Deino, gestionnaire de fonds chez Invesco.
Un rendement proche de 5% en dollars
Sur le marché secondaire, la situation s’est stabilisée pour les obligations Petrobras. Pour ne citer qu’un exemple, l’emprunt placé par Petrobras Global Finance 3% - 2019 qui avait touché un plus bas à 80% du nominal le 30 janvier dernier se négocie désormais à 93,43%. Le rendement annuel de cet emprunt négociable par coupures de 2.000 dollars est de 4,97%. Il bénéficie d’un rating « BBB- » (« Investment Grade ») chez Standard & Poor’s.