Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Vous le savez, Emmanuel Macron rêve la France en « start-up nation » dynamique. Pourtant, le constat est sévère : selon le dernier rapport du mathématicien-député Cédric Villani, notre pays « a raté toutes les dernières révolutions technologiques »… Alors cette fois hors de question de ne pas intégrer la course à l’intelligence artificielle (IA).
Pour ce faire, l’Élysée a présenté fin mars son plan de bataille. Mais si la démarche est louable, ce plan intelligence artificielle me semble un peu léger. Le défi est de taille et la somme allouée – 1,5 Md€ d’ici à la fin du quinquennat –, un peu faible pour permettre à la France de véritablement s’imposer comme un leader de l’IA. Après, ce n’est que mon point de vue.
Car c’est un bon début et « nous avons les talents. » Mais ce projet stimulera-t-il davantage les investissements étrangers sur notre territoire ? Et surtout, avons-nous vraiment besoin de cela ? En effet, de ce côté, notre recherche et développement (R&D) fait déjà du bon travail. Saviez-vous qu’elle était l’une des plus attractives du monde ?
Concurrence internationale de la R&D
D’ailleurs, Jean-Baptiste Rudelle, le fondateur de Criteo, le faisait remarquer récemment, notre R&D est deux fois moins chère que son homologue américain. Dit autrement : elle rémunère moins bien, ce qui pose bien évidemment problème en matière de fuite des cerveaux. Mais c’est également ce qui la rend particulièrement attractive.
Voilà pourquoi, par exemple, des groupes comme Samsung (KS:005930) et Fujitsu ont choisi la France pour y implanter des centres de recherche en IA. Voilà pourquoi, également, IBM (NYSE:IBM) a lancé une campagne de recrutement sur notre territoire, prévoyant de recruter 400 experts en intelligence artificielle d’ici à deux ans dont une partie restera sur Paris.
Maintenant, inutile de se leurrer, la compétition est lancée depuis quelques années et nous sommes déjà en retard. L’an dernier dans le monde, les start-up labellisées IA ont capté 15,2 Mds$. 50% d’entre elles sont chinoises, 38% américaines. Et derrière, aucune trace de la France puisque suivent le Royaume-Uni, le Canada et Israël.
Bientôt des blue chips français dans l’IA ?
Donc, je veux bien qu’on fasse de l’IA l’un de nos axes de développement stratégique mais encore faut-il se donner les moyens de prendre cette course en marche (sans mauvais jeu de mots).
Ceci étant, et comme toujours, les PME et entreprises françaises n’attendent pas les décisions et plans gouvernementaux pour se positionner sur des tendances porteuses. Que ce soient nos blue chips (Alstom (PA:ALSO), Dassault System, Thales (PA:TCFP), etc.) qui se lancent dans la recherche et la technologie de l’IA ou de plus petites entreprises, il est clair que cette tendance n’en est qu’à ses débuts et que la course a commencé. Cela dit, mes abonnés à Mes Valeurs de Croissance le savent : j’ai déniché une ou deux pépites qui font déjà la course en tête dans un domaine d’application bien précis de l’IA. Et je me laisse parfois à rêver que ces petites PME seront les blue chips du CAC40 de demain… tout comme l’étaient les petits Amazon (NASDAQ:AMZN), Facebook (NASDAQ:FB) et Google (NASDAQ:GOOGL) il y a 20 ans, à leurs débuts… Je vous en dis plus sur cette pépite dans de prochains emails d’ailleurs – surveillez votre boite email.