Jeudi dernier, nous titrions notre analyse matinale « Deux négociations positives pour le Vieux Continent », faisant écho à notre trame de fond s’orientant quasi-exclusivement sur les dossiers ukrainien et grec pour la mi-février. Si pour l’heure, ces deux leviers sont globalement positifs aux yeux des marchés (le DAX et l’euro se veulent en hausse), nous appelons à la méfiance. Et pour cause ! Plusieurs nouveaux éléments ont depuis été développés quant à ces deux vecteurs centraux. Faisons le point sur ces deux axes pour les heures et séances à venir. Décryptage.
Revenons tout d’abord sur l’application du cessez-le-feu dans l’est ukrainien, négocié après 16 heures à Minsk en fin de semaine dernière. Au-delà du texte validé et sur lequel nous sommes revenus ces derniers jours, qu’en est-il sur le terrain ? Selon France 24 et l’AFP, en ce lundi matin, un calme très relatif semble s’être instauré sur la ligne de front. Bien entendu, ce propos n’est valable qu’au moment de l’écriture de l’analyse (tant la situation peut dégénérer à tout moment !). Quelques accrochages sont à déplorer depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, dimanche matin. Certes la situation n’a rien de normale à l’heure actuelle, mais l’Etat-major ukrainien semble relativement confiant, évoquant une certaine « normalisation de la situation ».
En somme : pas de quoi crier victoire. Il s’agit plus d’une trêve extrêmement fragile où chaque camp table sur une bavure adverse. Ambiance. Les prochaines heures seront clairement fatidiques. Le moindre dérapage relayé médiatiquement jouera un rôle déstabilisateur, à la baisse, pour les indices européens. D’autant que le calendrier économique est relativement vide jusqu’au compte-rendu mensuel du FOMC, dévoilé à 20h ce mercredi. Le ZEW de demain (11h) fera figure de petite exception. Il ne faut plus vraiment compter sur le levier ukrainien pour justifier la hausse des indices dans les prochains jours : il sera désormais plus simple de détruire que de construire. Ou pour le dire autrement : les mots sont derrière nous, les actes devant. En parallèle de la surveillance à adopter sur le dossier ukrainien, la Grèce nous réserve quelques « surprises » dans les prochaines heures.
Aujourd’hui, Athènes va tenter d’arracher un accord quant au nouveau programme de financement censé lui permettre d’en finir une bonne fois pour toute avec les cures d’austérité. Une tâche revenant à Syriza, paradoxalement élu sur les cendres de cette austérité. La réunion des ministres des Finances de la zone euro débutera à 13h00 GMT et déterminera, très clairement, l’avenir de la Grèce au sein de la zone euro. Tsipras dit s’attendre à « des négociations difficiles ». Nous vous invitons plus que jamais à suivre la moindre déclaration de Juncker, Merkel ou Tsipras via Traders Talk. A l’instar du dossier ukrainien, et faute de consistance économique d’ici mercredi soir, ces deux leviers cristalliseront les marchés pour les heures à venir. En un mot : méfiance. A suivre durant notre Good Morning Market à 10h30 et pendant notre séance de Live Trading à 15h15 !
Dorian Abadie
Analyste Marchés
XTB France