Une hausse prudente, c’est ainsi qu’on pourrait résumer la situation sur le CAC 40 hier. Les remous des dernières semaines ne sont pas oubliés mais le marché semble enfin retrouver une ligne directrice. Le résultat de l’élection présidentielle américaine suscite beaucoup moins d’inquiétudes parmi les investisseurs, étant donné l’avance considérable de la candidate démocrate. En outre, plusieurs indicateurs, encore hier en Nouvelle-Zélande ou au Royaume-Uni (sous l’effet également de la dépréciation du GBP), corroborent l’idée d’un retour de l’inflation qui résulte principalement d’une hausse du prix des matières premières depuis l’été. Ce n’est pas le signe que la politique monétaire accommodante des banques centrales fonctionne mais cela permet d’anticiper un début de retour à la normale sur le front macroéconomique. A cela, il faut ajouter de bonnes performances de certaines valeurs actions, notamment Netflix qui s’est envolé de près de 20% hier. Dans ce contexte, on note un retour de l’optimisme mais pas d’exubérance puisque les investisseurs évitent d’être trop exposés à l’approche de la BCE. La publication hier de l’enquête sur les prêts de la BCE a été riche d’enseignements puisqu’elle a confirmé qu’une nouvelle baisse du taux de dépôt semble improbable à court terme. C’est une bonne nouvelle pour les valeurs bancaires européennes. Comme devrait vraisemblablement le laisser entendre Mario Draghi demain, l’hypothèse la plus crédible pour la BCE repose sur une extension du programme de rachats d’actifs au-delà de mars 2017. L’officialisation de cette mesure devrait avoir lieu en décembre prochain, ce qui permettrait aux investisseurs d’avoir un peu plus de visibilité à propos de l’évolution de la politique monétaire en zone euro
Les derniers faits marquants :
En Océanie, le dollar néo-zélandais a affiché une bonne performance hier dans la foulée de la publication d’un indice des prix à la consommation supérieur aux attentes (+0,2% d’une année sur l’autre contre un consensus à +0,1%). On notera également que la RBA a, comme prévu, maintenu sa politique monétaire inchangée, donnant assez peu d’indications au marché à propos de son évolution dans un futur proche. Deux points ont été soulignés par la banque centrale en termes d’incertitudes : le marché du travail et le marché immobilier. Une baisse des taux est toutefois probable à moyen terme.
En Europe, comme nous l’anticipions, l’inflation britannique a atteint 1% en septembre. La hausse résulte directement d’une progression importante du coût de production pour les entreprises qui est la conséquence, on s’en doute, de la dépréciation de la livre sterling. Ainsi, depuis le référendum, la monnaie britannique a perdu près de 17% face au dollar américain. Le mouvement de hausse de l’inflation au Royaume-Uni devrait se poursuivre à moyen terme, compliquant probablement la tâche de la Banque d’Angleterre.
Outre-Atlantique, l’élection présidentielle se rapproche mais son issue fait de moins en moins de doutes. Hillary Clinton est largement en tête, en particulier dans deux des trois swing states qui seront cruciaux pour le scrutin de cette année : la Floride et la Pennsylvanie. En revanche, Donald Trump reste en première position dans l’Ohio (mais son avance reste dans la marge d’erreur).
A suivre aujourd'hui :
Sur le Vieux-continent, les investisseurs se focaliseront sur les chiffres de l’emploi au Royaume-Uni. Normalement, le nombre de demandeurs d’emplois en septembre devrait rester bas, en hausse à seulement 3,0k. Le taux de chômage est attendu inchangé à 4,9%. Pour l’instant, la perspective du Brexit n’a pas fondamentalement affecté la dynamique des derniers mois sur le front de l’emploi britannique mais il faut bien garder en tête que cet indicateur évolue avec un certain décalage par rapport aux évènements. Ce sera en novembre ou en décembre qu’on sera vraiment en mesure de savoir si le Brexit a enrayé la bonne tenue du marché du travail outre-Manche.
Aux Etats-Unis, les indicateurs du marché de l’immobilier sont attendus cet après-midi ainsi qu’un discours de Williams à 14h45. Le marché table toujours massivement sur une hausse des taux de la Fed en décembre, en dépit des divisions apparentes au sein du FOMC. A noter enfin que la Banque du Canada devrait maintenir sa politique monétaire inchangée.