L’emprunt Sprint Corp. (7,125% - 2024) sous pression, le rendement porté à 8,68%
Les obligations Sprint Corp. reculent sur le marché secondaire. Le troisième opérateur télécom aux États-Unis a été l’objet de plusieurs rapports négatifs d’analystes ces derniers jours, ce qui visiblement provoque quelques tensions sur les rendements.
« Sprint a rapporté des chiffres trimestriels décevants au quatrième trimestre 2014, avec un chiffre d’affaires et un bénéfice inférieur à notre consensus », expliquait le 15 juillet dernier un analyste de la maison de courtage américaine Zacks. « La concurrence agressive sur les prix force l’entreprise à intensifier ses promotions, ce qui pourrait impacter négativement les marges. Pour 2015 et au-delà, nous nous attendons à ce que les marges de Sprint soient affectées par la perte du contrat VoIP avec Time Warne Cable ».
Consommation de trésorerie
Quelques jours plus tôt, un analyste de MoffettNathanson, s’exprimant sur les ondes de CNBC, s’était ouvertement inquiété de la situation de Sprint Corp, provoquant une chute de l’action.
« Sprint doit être félicité pour l’amélioration de la tendance au niveau des nouvelles souscriptions, mais nous craignons que ces efforts ne soient réduits à néant. Au niveau actuel de la consommation de trésorerie, la compagnie sera à court de liquidité d’ici un an », expliquait-il.
Scott Sloat, le porte-parole de l’entreprise américaine a refusé de réagir aux propos tenus par l’analyste sur CNBC, les qualifiant de spéculations à l’endroit de la situation financière de la compagnie.
« Le fait est que sur ces deux derniers trimestres, Sprint a gagné plus de 2 millions de clients, le taux de désabonnement a significativement baissé et de nombreuses personnes ont mis en avant l’amélioration de notre réseau, tous ces éléments positionnent Sprint pour une croissance future », s’est-il borné à déclarer.
Assez d’argent pour gagner des clients
En mai dernier, le CEO de Sprint, Marcelo Claure, s’était déclaré confiant sur les finances de la compagnie, précisant que l’entreprise disposait d’assez de fonds à investir pour gagner des clients et améliorer son réseau. L’entreprise télécom a consommé 914 millions de dollars de trésorerie au premier trimestre. Elle disposait au même moment de 7,5 millions de dollars de liquidité.
Marcelo Claure a lancé des promotions agressives ces derniers mois pour contrecarrer Verizon et AT&T et juguler la perte de clients. Certains analystes et investisseurs s’interrogent dès lors l’évolution des liquidités à long terme de l’entreprise et sur sa capacité à redresser ses activités.
Sur le marché obligataire, la tension est palpable. Pour ne citer qu’un exemple, l’obligation Sprint d’une maturité égale au 15 juin 2024 et au coupon de 7,125% se négocie désormais à 90,60% du nominal, soit un rendement de 8,68%. La coupure de négociation est de 2.000 dollars pour une taille émise de 2,5 milliards.
Précisons par ailleurs que le rating de cette ligne obligataire est « B+ » (High Yield) chez Standard & Poor’s. La devise d’émission implique en outre un risque de change.