On parle souvent de la Chine, du Brésil, mais finalement, on parle rarement de l’Inde – sauf ces derniers jours pour les scènes de paniques des Indiens essayant d’échanger leurs billets de 500 et de 1000 roupies après que le gouvernement a annoncé qu’ils ne seraient plus utilisables.
Pourtant, l’Inde reste toujours sur un rythme de croissance rapide, autour des 7,6%, bien plus élevée donc que ce que la Chine affiche.
Certes, le pays a encore des progrès à faire, notamment dans les infrastructures, l’éducation et les soins de santé, mais rarement gérants ou économistes s’inquiètent pour le pays dont la direction du Trésor estime qu’il pourrait devenir la troisième puissance économique mondiale à horizon 2030 ! Bon, cela me semble un peu prématuré… 2030 ? c’est dans 15 ans à peine, et l’Inde en est encore loin, 7e puissance économique mondiale en terme de PIB selon les estimations de croissance 2016 du FMI… et se positionne en fait déjà 3e en terme de parité de pouvoir d’achat – là où la France est 9e ! Autrement dit : un Indien est plus riche qu’un Français.
Alors, bien que se développer dans les émergents soit évidemment source d’inattendus, de volatilité et de risques (en terme de business propre que de risque de change), Elior (FR0011950732), un des géants de la restauration collective et des services associés, a choisi de miser sur le pays, comme en témoigne ses rachats de MegaBite Food Services et de CRCL. Remarquez, c’est logique : si l’Inde se développe, c’est en terme de services, de bureaux, d’employés dans des zones urbaines qu’il faut nourrir le midi !
MegaBite Food Services sert notamment de grandes entreprises multinationales à Bangalore et Mumbai, tandis que CRCL est la plus grande entreprise de restauration collective du sud de l’Inde et la quatrième plus grosse du pays. Des sociétés opérant plutôt dans le haut de gamme et qui placent Elior immédiatement à la troisième place en Inde.
Alors les modalités financières n’ont pas été dévoilées, mais les investisseurs ont apprécié la stratégie puisque le titre a pris plus de 4% depuis cette annonce.
Elior (PA:ELIOR) va en outre publier ses résultats annuels le 9 décembre prochain. Les objectifs ont été confirmés et prennent en compte une croissance organique d’au moins 3% avec une marge d’Ebitda de l’ordre de 8,6%. Si la publication est conforme aux attentes, le titre pourrait aisément rejoindre ses plus-hauts historiques de 21 € car ses ratios boursiers ne sont pas encore trop élevés. Elior se paye 15 fois ses bénéfices ce qui est environ 20% inférieur à la moyenne du secteur.