Chaque jour, Oblis revient sur le parcours d’une obligation depuis son placement sur le marché primaire. Cette fois c’est au tour du groupe informatique Dell et plus particulièrement de son obligation d’une maturité égale au 1er avril 2021 et au coupon de 4,625%.
L’emprunt a été émis en 2011, à l’époque où Dell était encore une entreprise cotée à Wall Street. Depuis lors, le fabricant de PC est devenu une compagnie privée suite à son rachat par son fondateur Michael Dell et le fonds d'investissement Silver Lake. L’objectif de l’opération était de sortir l’entreprise de la cote pour lui laisser le temps de se repositionner hors de l’influence des marchés financiers. L’actionnaire activiste Carl Icahn a bien essayé de s’opposer à l’opération, mais il a finalement été contraint de jeter l’éponge.
Désendettement
Dell a fêté le 29 mai dernier sa première année en tant qu’entreprise privée. Pour marquer l’événement, Michael Dell et son équipe ont levé un coin du voile sur la performance de l’entreprise. Des informations bienvenues puisque depuis son delisting, l’entreprise n’est plus soumise aux règles de transparence imposées aux sociétés cotées.
Le ton est (naturellement) positif : « Nous sommes incroyablement ravis des solides progrès réalisés durant la première année en tant que société privée. L’intérêt croissant pour les solutions Dell a été un élément clef dans le renforcement de notre performance financière. Nous avons été en mesure d'accélérer le remboursement de nos dettes et de clôturer l’année avec un bilan solide, ce qui se reflète dans notre notation financière. C’est important puisque cela permet de renforcer notre capacité à réaliser des investissements dans l’innovation », a déclaré Tom Sweet, directeur financier de Dell.
Notation financière relevée
Standard & Poor’s et Fitch Rating ont relevé la note de Dell en décembre dernier. Moody’s a fait de même en février dernier. Le groupe est désormais noté « BB+ » chez Standard & Poor’s, la meilleure note de la catégorie « High Yield ». Il bénéficie d’un « Ba2 » chez Moody’s et « BB » chez Fitch, l’avant-dernier cran avant le groupe des émetteurs « Investment Grade ».
L’emprunt obligataire sous revue, au statut de dette « senior non garantie », se situe au même niveau, hormis chez Moody’s où il pointe un niveau plus bas à « Ba3 ».
Sur le marché secondaire, les investisseurs exigent un rendement de 4,723% pour détenir cette obligation d’une durée résiduelle de 6 ans. L’obligation est en effet disponible à 99,5% du nominal, un niveau similaire à son prix d’émission.
La coupure de négociation est de 2.000 dollars pour une taille émise de 400 millions. Outre le risque de liquidité, précisons que la devise d’émission implique un risque de change.