L’obligation Petrõleos de Venezuela, d’une durée résiduelle d'un peu plus de 6 ans, évolue non loin de ses plus bas historiques sur le marché secondaire. Le groupe pétrolier, qui est aussi une entreprise publique aux mains de l’État vénézuélien, subit de plein fouet la chute des prix de l’or noir.
L’obligation d’une maturité égale au 17 février 2022 et d’un coupon de 12,75% est disponible à l’achat ce vendredi à 55% du nominal, correspondant à un rendement proche de 30%. Il s’agit d’une rémunération particulièrement élevée et qui témoigne d’un risque important.
Le rating de cette ligne obligataire est de « CCC » chez Fitch Ratings, dans le bas de la catégorie « High Yield ».
La coupure de négociation est de 100 dollars pour une taille à l’émission de 3 milliards.
Devise d’émission oblige, l’investisseur doit tenir compte d’un risque de change.
Petrõleos de Venezuela et le Venezuela figurent parmi les principales victimes de la faiblesse des prix du pétrole. Depuis plusieurs mois, les dirigeants vénézuéliens plaident au sein de l’Opep en faveur d’une réduction de la production pour soutenir les cours. Mais ils se heurtent notamment aux refus des pays de Golfe, Arabie saoudite en tête, soucieux de préserver leurs parts de marché.
Pour le pays présidé par Nicolas Maduro l’enjeu est de taille, car l’or noir représente la grande majorité des recettes du pays. L’économie vénézuélienne s’est d’ailleurs effondrée au fur et à mesure de la chute des cours du baril. Selon des prévisions du FMI, le produit intérieur brut vénézuélien devrait chuter de 10% cette année et de 6% en 2016, aggravant le mal-être de la population.
Confrontés à la crise économique, à l'inflation et à une pénurie des produits de première nécessité, les Vénézuéliens ont fait connaître leur mécontentement lors des dernières élections. Ils ont voté à une écrasante majorité en faveur de l’opposition, provoquant la débâcle électorale du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) qui est aussi le parti du président Nicolas Maduro.