EDF (PA:EDF) a annoncé une augmentation de capital de 4 milliards d’euros pour renforcer ses fonds propres. L’occasion pour Oblis de faire le point sur l’un des emprunts perpétuels émis par le premier électricien français.
Confronté à des conditions de marché défavorables, à la baisse des prix de l’électricité, en quête de capitaux pour financer d’importants projets d’investissements (comme la construction de deux réacteurs nucléaires à Hinkley Point au Royaume-Uni) et lourdement endetté, l’énergéticien français EDF a annoncé ce vendredi 22 avril une série de mesures pour consolider sa situation financière.
Le groupe compte limiter ses investissements nets, réduire ses charges opérationnelles d’au moins un milliard d’euros d’ici 2019, procéder à des cessions d’actifs d’environ 10 milliards d’euros d’ici 2020 et proposer une option de versement du dividende sous forme d’actions. Mais la mesure la plus importante consiste sans doute dans une augmentation de capital de 4 milliards d’euros, dont 3 milliards seront souscrits par l’État français, principal actionnaire d’EDF à hauteur de 85%.
L’ensemble de ces mesures vise un même objectif: préserver les liquidités de l’entreprise et maintenir ses ratios financiers sous contrôle. L’enjeu est de taille face notamment aux investissements à venir. Par exemple, le projet Hinkley Point au Royaume-Uni devrait coûter 23 milliards d’euros, dont 16 milliards à charge d’EDF, lequel affichait une dette de 37 milliards à la fin du mois de décembre.
Ceci explique sans doute pourquoi les créanciers obligataires ont réagi sans euphorie à la perspective de voir l’entreprise renforcer ses fonds propres à travers une augmentation de capital.
Un coupon de 5,25% jusqu’en 2023
Les prix de l’obligation perpétuelle EDF 5,25% se sont même légèrement tassés depuis l’annonce des mesures par le groupe français.
Il est possible de l'acheter ce mercredi à 98% du nominal, correspondant à un rendement de 5,58% jusqu’au 29 janvier 2023. A cette date, l'émetteur dispose de la faculté de racheter son emprunt à 100%. S'il n'exerce pas ce droit, le coupon deviendra variable. Il est calculé selon des modalités prédéfinies et reprises dans la fiche de l’obligation.
L'investissement minimum est fixé à 100.000 dollars en nominal pour une taille émise de 3 milliards. La devise d’émission implique donc un risque de change.
Cette émission perpétuelle est notée « BBB » chez Standard & Poor’s contre « A+ » pour le groupe EDF. Cette différence s’explique par un risque plus élevé lié au caractère perpétuel subordonné de l'emprunt. En cas de faillite de l’émetteur, les détenteurs de ce titre passent en effet après les porteurs d’obligations seniors, tout en se situant juste avant les actionnaires.