L’obligation perpétuelle subordonnée AGEAS, au coupon fixe puis variable, est sous pression sur le marché secondaire.
Au même titre que l’action de la compagnie d’assurance, l’obligation se voit pénalisée par le jugement rendu ce mardi par la Cour de justice d’Amsterdam.
Selon la Cour, Fortis (devenu Ageas (BRU:AGES) aujourd’hui) a trompé et insuffisamment informé ses actionnaires en septembre et octobre 2008, en affirmant dans les médias que la banque « était financièrement plus forte que jamais ».
Selon la Cour, « Fortis, qui savait que l’information était fausse, a donné un signal trompeur au marché et aux investisseurs. Ces investisseurs avaient décidé, probablement induits en erreur par des informations litigieuses, d’acheter ou de garder des actions Fortis. Ces décisions ont ensuite conduit à des pertes et c’est Fortis qui est responsable de ce dommage ».
Voilà qui ouvre la porte à d’éventuels dommages et intérêts pour les actionnaires. Des dommages qui pourraient se compter en milliards d'euros selon Adriaan De Gier, l'avocat qui a porté l'affaire en justice.
Un rendement de 4,55% jusqu’au « call » pour l’obligation perpétuelle
Suite à ce jugement, l’obligation Ageas Hybrid Financing, à taux fixe puis à taux variable, évolue donc en baisse sur le marché secondaire. Il est désormais possible de se la procurer sous les 101% du nominal, contre un cours proche des 103% en début de semaine.
Le rendement annuel se voit dès lors porté à 4,55% jusqu’à la date du prochain « call ». Le prospectus relatif à l’émission obligataire stipule en effet qu'Ageas Hybrid Financing (l’émetteur) dispose de la faculté de racheter son emprunt le 29 juin 2016.
S'il ne la rembourse pas, son coupon deviendra alors variable et sera égal au taux euribor à 3 mois augmenté d’une prime de 200 points de base (2%). Partant, le rythme du versement des intérêts changera et se fera tous les trois mois, soit le 29 juin, 29 septembre, 29 décembre et le 29 mars. En parallèle, l’émetteur dispose de la faculté de rappeler son emprunt à chacune de ces échéances.
L’émission, qui avait permis de lever un demi milliard d’euros, est notée « BBB » par Standard & Poor’s.