L’actualité de ce début de semaine porte sur les pressions qu’exercent Madrid et Lisbonne en faveur de la création de l’union bancaire, et ce, contre la volonté de Berlin. Jusqu’à présent, Berlin tente de freiner la création de l’union bancaire en pointant du doigt certains obstacles juridiques. Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances allemand insiste notamment sur un changement des traités européens pour que ce mécanisme puisse être créé. Décryptage.
Ce projet d’union bancaire prévoit que les plus grandes banques nationales, au sein de la zone euro, soient sous la tutelle de la Banque centrale européenne dès l’été 2014. Parmi les différents mécanismes mis à la disposition de cette union bancaire, les banques insolvables pourraient être plus facilement liquidées. Autre point important, une garantie commune autour des dépôts serait assurée mais Berlin s’y oppose catégoriquement.
Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a déclaré hier « Il est indispensable de nous en tenir au calendrier prévu pour l’union bancaire et de prendre des mesures qui garantissent un accès au crédit pour les ménages et les petites entreprises […] L’union bancaire est un gage de crédibilité pour l’Union européenne ». Ces propos sont intervenus à l’issue de sa rencontre avec Pedro Passos Coelho, le Premier ministre portugais.
Berlin ne souhaite pas de cette union, du moins en l’état. La volonté allemande tend plutôt vers un statuquo. En somme, ne pas modifier l’actuel réseau d’autorités nationales de résolutions bancaires. Mais Berlin semble isolé car la majorité des pays membres de la zone euro sont en faveur de ce projet, afin d’en finir avec la crise bancaire actuelle et regagner la confiance des marchés. La France souhaite notamment voir aboutir ce projet, en accord avec le calendrier annoncé.
Une nouvelle fois, faute de cohérence commune, le projet pourrait être un échec partiel. Concrètement, la supervision bancaire de la BCE pourrait voir le jour dans les délais initialement annoncés mais le mécanisme chargé de liquider les banques en mauvaise santé au sein de la zone euro est attendu en retard si les pressions allemandes finissent par aboutir sur un réel blocage.
L’Allemagne entend bloquer la situation via sa demande de révision des traités européens puisqu’une telle opération peut, potentiellement, prendre plusieurs années. Et ce n’est pas le seul obstacle à un tel changement, à l’issue de ce délai, un seul parlement des 27 pays membres de l’Union européenne peut s’y opposer et faire instantanément échouer le projet.
« Je crois que les Allemands posent des questions qui peuvent se comprendre, auxquelles il faudra répondre. Mais je ne vois pas pourquoi cela devrait nous empêcher d’avancer sur l’union bancaire. » Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe vient en effet de déclarer qu’un changement des traités européens n’était pas nécessaire pour que l’union bancaire voit le jour. Reste à convaincre Berlin.
D’aucuns annoncent déjà que cette modification des traités demandée par Angela Merkel est simplement un coup politique lui permettant de repousser le dossier après les élections législatives de septembre prochain. La critique semble fondée puisque Mme. Merkel n’a aucun intérêt à s’attirer les foudres de son électorat lors de cette période électorale en évoquant de possibles nouveaux renflouements au sein de la zone euro et auxquels devront participer les contribuables allemands.
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