Mario Draghi a changé de registre hier après-midi à la Global Investment Conference de Londres et surpris les marchés par la vigueur de son soutien à l’euro. « Dans le cadre de notre mandat, la BCE est prête à faire tout ce qu'il faudra pour préserver l'euro », a-t-il affirmé, ajoutant d’un ton déterminé : « Et croyez-moi, ce sera suffisant ». Ces propos vont à l’encontre de ses déclarations précédentes, dans lesquelles il s’employait à préserver le mandat de la banque centrale des tentatives des dirigeants européens de se décharger sur l’autorité monétaire.
Après Ewald Nowotny, qui avait contribué à soutenir l’euro en déclarant qu’il existait des arguments en faveur d’une nouvelle relance, c’est donc le patron de la BCE qui a dopé les marchés. La monnaie unique a enregistré ses meilleurs gains vis-à-vis du yen (+0,40 %) et du dollar (+0,21%). L’EURUSD continue de s’échanger au-dessus du niveau de clôture d’hier, après avoir trouvé un support autour de sa moyenne mobile exponentielle à 18 jours. L’or a gagné 0,16% et se traite actuellement à 1618$, juste au-dessus du seuil majeur de 1617$. Le brut de première génération a progressé de 0,62 % à 89$, et le cuivre de première génération de 0,56%. L’Asie boursière fait également belle figure, le Nikkei et le Hang Seng s’adjugeant respectivement 1,46% et 2,14 %.
Le yen s’est cependant orienté à la baisse après la publication de l’IPC sous-jacent japonais qui s’est révélé légèrement supérieur aux prévisions à -0,6 % A/A, mais toujours très en-dessous de l’objectif d’inflation de 1 % de la BoJ. La monnaie nipponne s’est dépréciée face à ses 10 principaux homologues, notamment vis-à-vis de l’AUD (-0,50 %) et du SEK (-0,58%). Elle a en outre subi une pression baissière accrue sur la communication des chiffres des ventes au détail ressorties à 0,2 % contre 1,2% de consensus. Attendu aujourd’hui, le PIB préliminaire des Etats-Unis devrait s’inscrire à 1,4 % T/T, son rythme le plus faible depuis septembre 2011.
Léa Torbey Meouchi pour Swissquote