Dans sa conférence de presse d'hier, Mario Draghi s'est montré moins décisif et audacieux que la semaine dernière quant à la détermination de la banque centrale à faire tout ce qu'il fallait dans le cadre de son mandat pour préserver l'euro, parce que "l'euro est irréversible". Au début de sa déclaration, la monnaie unique a bondi face à l'euro pour atteindre son plus haut niveau depuis le 6 juillet. A ce moment-là, M. Draghi annonçait que la banque centrale travaillait à un nouveau plan d'intervention sur les marchés obligataires. Mais la déception des investisseurs a grandi au fur et à mesure de son discours, en raison de l'absence d'information concrète sur la mise en œuvre dudit plan.
Le patron de la BCE a désigné Jens Weidmann comme le seul décideur opposé au projet. Jens Weidmann, président de la Bundesbank, est l'un des 23 membres votants du conseil des gouverneurs de la BCE. Il a récemment exprimé avec force son opposition au programme qui, selon lui, franchirait la ligne mince entre politique monétaire et budgétaire et outrepasserait le mandat de stabilité des prix de la BCE. L'EURUSD a immédiatement plongé pour toucher son point bas de la semaine à 1,2134 avant de clôturer légèrement au-dessus de 1,2180.
L'or au comptant a entamé une trajectoire baissière à peu près en même temps qui l'a conduit à -1,75% à la fermeture et semble consolider aujourd'hui dans l'attente des chiffres de l'emploi US. Si ceux-ci s'avèrent médiocres, le métal précieux pourrait retrouver une dynamique haussière et se remettre de la chute de 2,61% subie au cours des quatre dernières séances. Le brut de première génération a également abandonné 2,19 % sur les commentaires de Draghi, mais paraît se reprendre aujourd'hui. Il s'échange actuellement sous la moyenne mobile exponentielle à 18 jours à 87,80, les expéditions iraniennes continuant de baisser et la tempête tropicale Ernesto menaçant de se transformer en ouragan de catégorie 1 d'ici le 6 août.
Léa Torbey Meouchi pour Swissquote