Moody’s a abaissé ce vendredi d’un cran la note des obligations émises par le groupe d’énergie allemand RWE (DE:RWEG) AG, s'alignant au passage sur les ratings attribués par Standard & Poor's.
Les obligations de type « senior » sont désormais notées « Baa2 » contre « Baa1 » précédemment. Les obligations subordonnées passent quant à elles dans la catégorie spéculative (High Yield) avec un rating « Ba1 ». La perspective assortie est négative.
« Cette dégradation reflète les faibles perspectives d'affaires de RWE, dans un contexte marqué par la faiblesse des prix de l’électricité et des matières premières qui ont chuté depuis le début de l’année, ainsi que par la baisse des bénéfices tirés de ses activités au Royaume-Uni », justifie l’agence dans son communiqué.
Celle-ci estime en outre que l’affaiblissement du profil financier et opérationnel de RWE n’a pas été compensé suffisamment, de sorte que l’entreprise n’affiche plus un profil de crédit en ligne avec une note « Baa1 ». Enfin, Moody’s prend également en compte le passif lié aux activités nucléaires du groupe.
Début octobre, à l’occasion de la journée annuelle destinée aux investisseurs crédit, Bernhard Günther, directeur financier de RWE, a tenté de rassurer en réaffirmant les objectifs de résultat pour l’année en cours et en rappelant que la cession réussie de la division pétrolière Dea, pour une valeur d'entreprise de 5,1 milliards d'euros, avait permis de ramener la dette nette de l'entreprise à 25,5 milliards d'euros.
Stabilité sur le marché secondaire
Sur le marché secondaire, les obligations émises par RWE sont restées stables malgré cette mauvaise nouvelle. Il faut dire que l’agence Standard & Poor’s avait déjà relégué au mois d’août les obligations subordonnées dans la catégorie spéculative, leur attribuant un rating « BB+ ».
A titre d’exemple, la tranche (3,50% - 2075) de type subordonnée se traite aux alentours des 83% du nominal. Elle est remboursable pour la première fois en 2025, sans quoi son coupon deviendra variable. Le rendement annuel jusqu’au « call » s’affiche à près de 6%. Cette obligation est disponible par coupure de 1.000 euros.
Négociable par coupures de 2.000 dollars, l'obligation subordonnée 6,625% - 2075 émise au mois de juillet se traite également sous le pair aux alentours des 97% du nominal. Le rendement annuel jusqu'au premier « call » en 2026 s'affiche à 7%.