Alors que le baril de WTI a inscrit un nouveau plancher quasi-historique (à 30,5$) en tout début de matinée en Asie, un vent de révolte commence à souffler parmi les membres de l’OPEP. Le ministre nigérian de l’énergie, Emmanuel Kachikwu, réclame la tenue d’une réunion extraordinaire du cartel début mars – alors que la prochaine réunion « ordinaire » est prévue à Vienne début juin.
Le Nigéria est l’un des principaux fournisseurs de la France et la chute de près de 72% du prix de l’or noir en 18 mois met en péril toute son économie – donc la stabilité sociale du pays le plus peuplé d’Afrique. L’Algérie se retrouve également dans une situation qui n’est pas loin de ressembler à un chaos économique dont le Venezuela représente l’exemple le plus paroxystique.
Mais un tel chaos ne menace-t-il pas également la Russie, malgré les contrats d’approvisionnement signés l’an dernier avec la Chine ? Et quel sort attend les producteurs de shale oïl américains ?
Un élément de réponse vient d’être apporté par Harold Hamm, le président de Continental resources : selon le patron du principal exploitant de concessions du gisement de Bakken (Dakota du nord) et principal opérateur pétrolier de l’Oklahoma, si l’hypothèse centrale pour les trois prochaines années est un cours du pétrole se situant entre 50 et 70$ le baril, la moitié des compagnies pétrolières de la région « ne devraient plus exister. »
Personne n’a osé lui demander s’il resterait un seul producteur de shale oïl si le baril se maintenait durablement entre 25 et 35$ le baril… Wall Street semble déjà connaître la réponse vu l’effondrement des champions du secteur (-50% à -90%) ces 12 derniers mois.