La compagnie aérienne allemande Lufthansa (ETR:LHAG) vient d'émettre une nouvelle obligation à six ans d’une valeur nominale de 1.000 euros.
La compagnie aérienne a levé 750 millions d’euros qu’elle utilisera principalement pour refinancer des dettes arrivant à échéance. « Lufthansa est la seule compagnie aérienne en Europe à bénéficier d’une notation dite “investment grade” de la part des principales agences de notation, Standard & Poor’s, Moody’s, Fitch et Scope », souligne Michael Niggemann, Chief Officer Human Resources & Infrastructure de la compagnie. « Nous avons pu ainsi émettre cette obligation à des conditions favorables. »
Nous nous permettons toutefois de nuancer quelque peu ces propos. En effet, les trois principales agences de notation ont attribué à Lufthansa une note entrant de justesse dans la catégorie « investment grade », synonyme d’investissement de qualité, à savoir BBB- (avec une perspective stable) de la part de S&P et Fitch, et Baa3 (également assortie d’une perspective stable) de la part de Moody’s. Par ailleurs, une autre compagnie aérienne, Easyjet, bénéficie également de la note « investment grade » de la part de deux des trois principales agences de notation.
L’obligation de Lufthansa étant proposée par coupure de 1 .000 euros, elle est accessible aux petits investisseurs. Ce n’est pas le cas de toutes les obligations du secteur de l’aviation. Via Goldwasser Exchange, par exemple, vous pouvez également acheter des obligations d’Easyjet et de Tui, entre autres, mais celles-ci ne sont disponibles que par coupure de 100.000 euros.
Les pertes de Lufthansa se creusent
Entre-temps, Lufthansa a également annoncé ses résultats pour le premier trimestre 2024. Et ceux-ci ne sont pas franchement positifs. Par rapport aux trois premiers mois de 2023, la compagnie fait certes état d’une hausse de 5 % de son chiffre d’affaires, passant de 7 à 7,4 milliards de dollars1, mais elle reste largement déficitaire. Pire encore, sa perte nette s’est creusée, passant de 467 millions d’euros à 734 millions d’euros en un an, en raison principalement des mouvements de grève des salariés de Lufthansa et des compagnies partenaires.
Pourtant, Carsten Spohr, CEO de Lufthansa, entrevoit un avenir proche plutôt radieux. « Le taux d’occupation de nos avions reste élevé. Et l’été s’annonce assurément aussi tonique que le précédent. La poursuite de cette tendance positive s’observe chez les touristes, comme chez les voyageurs d’affaires », s’est-il réjoui lors de l’annonce des résultats.
Il n’en reste pas moins que l’ensemble des compagnies aériennes reste confronté à d’énormes défis, comme la diminution de l’empreinte carbone du secteur. Et elles sont toujours à la merci d’une nouvelle situation de crise, comme une flambée des prix de l’énergie.