La Deutsche Bank a procédé ce lundi au placement d’une nouvelle obligation subordonnée à dix ans en euro. S’il représente tout de même une prime de 240 points de base (*) en regard des taux allemands, le rendement offert (2,75%) est le plus bas jamais proposé par une obligation subordonnée émise par l’institution financière allemande.
Cela démontre à quel point les taux d’emprunts souverains se sont répercutés au secteur financier. Depuis que la Banque centrale européenne a lancé son programme d’assouplissement monétaire le 22 janvier dernier, le taux des obligations souveraines allemandes remboursables dans dix ans est tombé à 0,35%, tandis que celui à cinq ans évolue désormais en territoire négatif.
Avec cette nouvelle émission obligataire sursouscrite quatre fois, la Deutsche Bank a donc profité des conditions de marché pour consolider ses fonds propres, lesquels avaient pendant un temps inquiété les marchés.
L'obligation devrait bénéficier d’un rating « BBB- » chez Standard & Poor’s et « Ba1 » chez Moody’s. Il s’agit respectivement de deux et quatre crans de moins que les notations de la banque elle-même : « A » chez Standard & Poor’s et « A3 » chez Moody’s. Cette différence s’explique par le statut subordonné de l’emprunt.
Bref rappel sur les dettes subordonnées
Pour rappel, il existe différents niveaux de dettes, en fonction de leur priorité de remboursement en cas de liquidation de l’émetteur. La dette senior bénéficie d’une priorité de paiement par rapport aux dettes subordonnées.
En d’autres termes, la dette senior sera remboursée avant la dette subordonnée. Cette dernière présente donc un risque non négligeable de non-remboursement, dans le cas où les actifs de la société émettrice seraient insuffisants pour couvrir les dettes des créanciers de rang supérieur. En contrepartie de ce rang de priorité inférieur, la dette subordonnée offre des niveaux de rémunération plus élevés que la dette senior.