Le vice-président de la BCE, Vitor Constancio vient d’annoncer un élément de premier plan à l’occasion d’une conférence de presse dédiée à la présentation du rapport semestriel de stabilité financière émis par la Banque centrale. Selon M. Constancio, la BCE est prête à abaisser son taux de dépôt en territoire négatif mais … uniquement en cas situation « extrême » ! Comme nous l’évoquions dans notre analyse de lundi, une telle décision, selon Deutsche Bank, pourrait entrainer des conséquences désastreuses à l’échelon européen. Dans la foulée, la BCE a annoncé qu’elle ne lancera aucun programme d’assouplissement quantitatif (ou « QE ») comme ont pu le faire les Banques centrales américaine et japonaise. En d’autres termes, la BCE ne se lancera pas dans une politique de rachats directs d’actifs pour soutenir l’économie de la zone euro. De même, les taux de la BCE devraient rester inchangés en décembre.
Union bancaire : Hollande salue la coalition allemande
Comme nous le développions dans notre analyse de mardi, Angela Merkel a dû concéder la validation du SMIC en Allemagne pour débloquer la formation d’une coalition politique lui permettant de rester à la tête de la première puissance économique européenne. Hier après-midi, le Président français François Hollande a salué l’accord de coalition gouvernemental en Allemagne. Cette coalition, selon M. Hollande, « va dans la bonne direction » puisqu’elle devrait permettre un accord politique du premier plan au sein du Conseil européen. La prochaine rencontre du Conseil aura lieu en décembre et devrait permettre de finaliser (enfin !) l’union bancaire. Ce projet doit entrainer une baisse des taux d’intérêts des pays européens, notamment pour les plus frappés par la crise économique, comme l’Espagne qui se réjouit de la possibilité de voir sous peu l’émergence de ce mécanisme. Enfin, François Hollande a invité la BCE à dégager plus de liquidités sur les marchés pour faciliter l’accès au crédit auprès des PME et des particuliers.
Suisse : Excellente tenue de la croissance économique
L’économie suisse reste solide en ces temps de crise économique ! Nous apprenions ce matin que la croissance économique du pays, pour le troisième trimestre 2013, est de +0,5%. Cette performance est légèrement supérieure aux attentes du consensus économique, en grande partie grâce à la bonne tenue des exportations du pays et à la gestion des dépenses publiques. Sur un an, la croissance du PIB helvétique est désormais de +1,9%. Le consensus tablait sur une croissance au T3 de +0,4% et de +1,7% en rythme annualisé. Au-delà de ces très bons résultats, le dynamisme de la consommation helvétique et l’amélioration des perspectives de la zone euro promettent à nos voisins suisses un bon niveau de croissance pour les six prochains mois, au moins ! La Banque nationale suisse et le Conseil fédéral ont d’ailleurs revu à la hausse leurs prévisions de croissance pour 2013. La BNS s’attend à un taux de croissance compris entre +1,5% et +2% tandis que le gouvernement s’attend à +1,8%. De quoi faire rêver certains partenaires européens, dont la France !
Brésil : Hausse du taux directeur
Sans aucun doute, le Brésil est LE pays émergent à suivre dans les prochains mois compte tenu de l’immense attention qu’il suscite auprès des observateurs et des investisseurs internationaux. Hier, la banque centrale brésilienne a relevé son taux directeur pour la sixième fois de suite afin de durcir sa politique monétaire (contrairement aux grandes puissances économiques, Etats-Unis en tête !). La Banque centrale a notamment précisé : « Poursuivant l’ajustement du taux de référence entamé lors de la réunion d’avril 2013, le Copom a décidé à l’unanimité de relever le Selic à 10%, sans biais ». Cette décision doit permettre au gouvernement de Dilma Rousseff de lutter contre l’inflation persistante au sein de la première économie d’Amérique latine. Depuis avril, le Selic enregistre une hausse de 275 points de base afin de ramener le taux annuel d’inflation sous … 4,5% ! A la mi-novembre, l’inflation en rythme annualisé est ressortie à 5,78% contre 5,75% à la mi-octobre. Enfin, la Présidente Dilma Rousseff a annoncé que la croissance économique de 2012 venait d’être revue à la hausse, passant officiellement de +0,9% à +1,5%. Depuis septembre, la Banque centrale brésilienne table sur une prévision de croissance pour 2013 de +2,5% (contre +2,7% précédemment).
Rappel de notre trame de fond
Les actualités pourraient se succéder sans trame de fond, mais le lecteur n’y aurait aucun intérêt. Cette cinquième partie de notre analyse est donc un espace de rappel de la trame de fond qui agite actuellement les marchés financiers. Les actualités secondaires ne manquent pas mais rappelons LE grand dossier du moment : la vice-présidente de la Réserve fédérale américaine (ou « Fed »), Janet Yellen, défend ouvertement et publiquement le maintien des injections massives de liquidités à hauteur de 85 milliards de dollars par mois. Ce dossier est réellement central pour les opérateurs boursiers puisqu’en ces temps de ralentissement annoncé de ce « QE3 », le plan de soutien de la Fed à l’économie américaine demeure le principal levier légitimant les rallyes haussiers que nous connaissons actuellement, notamment sur les indices boursiers occidentaux.