Direction la Russie, au détour de cette obligation émise par la Banque africaine de développement (African Development Bank) et libellée en rouble.
Cette souche obligataire affiche une maturité précisément égale au 21 juin 2021 et un coupon de 5,69%. Celui-ci est versé sur base semestrielle, en décembre et en juin. La date de référence pour le calcul des intérêts courus (en cas d’achat sur le marché secondaire) remonte dès lors au mois de décembre. Quant à l’obligation, disponible par coupures de 10.000 roubles (+/- 144 euros), il y a moyen de l’acheter à un prix de 98,16%, ce qui laisse espérer un rendement de 6,31%.
Cette rémunération généreuse s’explique par le risque de change lié à la devise d’émission, le rouble, tandis que l’émetteur, l’African Development Bank, est réputé solide. Il bénéficie en effet du meilleur rating possible (« AAA ») chez Standard & Poor’s.
La Banque africaine de développement est une institution financière multinationale de développement, ayant pour mission de favoriser le développement et le progrès social des États africains.
Rouble bien orienté
Le rouble est bien orienté face à l’euro depuis le 9 février, date à laquelle la Banque centrale de la Fédération de Russie a abaissé – pour la septième fois consécutive – son taux directeur de 0,25% pour le porter à 7,50%. Si une réduction était largement attendue, certains investisseurs craignaient toutefois qu’elle ne soit plus importante. Ceci explique sans doute en partie l’effet positif sur la devise (voir graphique) qui évoluait alors à ses plus bas niveaux depuis un an face à l’euro, seuils qu’elle avait déjà testés en novembre et en août avant de rebondir.
Au niveau des prévisions, les analystes répertoriés par Bloomberg anticipent un cours médian de 70,57 roubles pour un euro d'ici à la fin de l'année, contre 69,77 actuellement.
Réductions supplémentaires
Dans son communiqué, la Banque centrale a prévenu qu’elle pourrait procéder à des réductions supplémentaires de ses taux d’intérêt, le risque lié à une baisse de régime de l’économie ayant pris le pas sur le risque inflationniste. Le quatrième trimestre 2017 a connu un ralentissement de l’activité, a précisé l’institution monétaire.
Malgré le coup de mou en fin d’année, la Russie a renoué avec la croissance en 2017, après deux années de récession sur fond de chute des prix du pétrole, dont l’économie est très dépendante, et de sanctions occidentales. La progression de 1,5% du PIB en 2017 est toutefois bien en deçà des attentes de 2% fixées par le gouvernement. C’est également une mauvaise nouvelle pour le président sortant Vladimir Poutine, à quelques jours du 18 mars, date du premier tour de l’élection présidentielle.