Les investisseurs haussiers sur le pétrole semble avoir du souci à se faire. Après avoir peu réagi à la possibilité d’une guerre Iran-USA suite à une subite montée de tension entre les deux pays plus tôt ce mois mois, le pétrole vient une fois de plus prouver qu’il devient de plus en plus hermétique au risque géopolitique.
Les troubles en Libye et en Irak le weekend dernier, avec des conséquences directes sur la production, n’ont en effet eu que peu d’impact sur les prix de l’Or Noir, qui a rapidement effacé une réaction haussière initiale très modérée.
Pourtant, l’Irak est le second plus gros producteur de l’OPEP, et il aurait été logique de voir les prix du pétrole monter davantage, à première vue.
Cependant, plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi le pétrole n’a finalement que très peu réagit à ces développements.
L’OPEP a pour l’instant la capacité de compenser toute interruption de production d’un membre
Le plus important de ces facteurs est sans doute le fait que les membres de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole disposent de capacités de production inutilisées après avoir réduit l'offre pour soutenir les prix, tandis que la production hors OPEP devrait augmenter cette année.
En d’autres termes, cela assure au marché que l’OPEP aura la capacité d’amortir les éventuelles interruptions de production et creux dans l'offre, excluant toute possibilité de hausse durable du pétrole face à des troubles isolés au Moyen-Orient.
Mais d’autres raisons moins évidentes expliquent pourquoi il semble de plus en plus nécessaire de considérer qu’il existe un véritable plafond au prix de l’Or Noir.
Les énergies renouvelables de moins en moins chères maintiennent également la pression sur le pétrole
La semaine dernière, David Bailin, directeur des investissements à la Citi Private Bank, a par exemple déclaré à CNBC que le coût de production de l'électricité à partir de l'énergie solaire a été, au cours des deux dernières années, inférieur à celui des combustibles fossiles, soulignant que ce "changement permanent" limitera la hausse des prix du pétrole.
Rappelons également qu’un rapport publié l'année dernière par l'Agence internationale pour les énergies renouvelables a prédit que l'électricité produite par les éoliennes et les panneaux solaires terrestres sera constamment moins chère que toute autre source de combustible fossile à partir de 2020.
Au final, entre la capacité de l’OPEP à juguler les chutes brutales de l’offre grâce à ses capacités de production inutilisées, et le perfectionnement des énergies renouvelables, qui rendent le pétrole de moins en moins indispensable, il y a donc effectivement des raisons de penser qu’il faudra bien plus que les récents événements pour durablement soulever les prix du pétrole.