Les récessionnistes sont désormais contraints de considérer le troisième trimestre comme la date la plus précoce pour le début d'un ralentissement économique aux États-Unis.
Les probabilité ont été faibles ces derniers temps que le deuxième trimestre marque le début d'une contraction définie par le NBER, et la hausse plus forte que prévu de la production pour la période d'avril à juin, annoncée hier, scelle l'affaire.
L'activité économique américaine a augmenté de 2,8 % au deuxième trimestre, ce qui est nettement supérieur aux prévisions du consensus et aux prévisions finales de CapitalSpectator.com pour le trimestre précédent.
Malgré ces nouvelles, une partie de la communauté économique ne se décourage pas et continue de prédire qu'une récession est proche. La peur est éternelle, pourrait-on dire pour ces personnes.
Ils finiront par avoir raison. Toutefois, les méthodologies erronées qui dominent la plupart des analyses de la récession garantissent que les prophètes de malheur seront généralement dans l'impossibilité d'anticiper le début de la prochaine récession.
Les deux principales erreurs qui font échouer de nombreuses (la plupart ?) estimations de la récession sont la dépendance excessive à l'égard d'un petit nombre d'indicateurs et/ou le fait de se projeter trop loin dans l'avenir.
J'ai beaucoup écrit sur ces erreurs et d'autres au fil des ans.
L'antidote : une approche diversifiée et multifactorielle de la modélisation du risque de récession (selon la méthodologie décrite dans les mises à jour hebdomadaires du US Business Cycle Risk Report.
À cet égard, cette approche continue de refléter une faible probabilité qu'une récession ait commencé ou soit imminente.
Considérons que le principal indicateur de récession de la lettre d'information, qui regroupe plusieurs indices du cycle économique, estimait une probabilité de ralentissement d'environ 9 % avant la publication du rapport du deuxième trimestre PIB d'hier.
On peut supposer que cette faible probabilité restera plus ou moins stable après la publication du rapport sur le PIB.
Malgré le dernier rapport sur le deuxième trimestre, les analystes qui ont récemment prédit qu'une récession était proche ou imminente ne se laisseront pas décourager.
Un rapide coup d'œil à certains commentaires postérieurs à la publication du PIB montre que les prévisions de récession ont simplement été avancées une fois de plus.
Avec le temps, les prévisions seront exactes, de la même manière qu'une horloge cassée finit par indiquer l'heure exacte. Mais ce n'est pas ainsi que l'on peut gérer un chemin de fer dans l'optique d'une analyse pratique et concrète du monde réel.
Heureusement, il existe une meilleure façon d'estimer/de prévoir le risque de récession, qui commence par la reconnaissance du fait qu'il est impossible de modéliser de manière fiable les conditions au-delà d'une fenêtre de 2 à 3 mois dans l'avenir.
En attendant, sélectionner des indicateurs et/ou tomber dans le piège qui consiste à s'appuyer (intentionnellement ou non) sur des influences comportementales pour éclairer son opinion s'est avéré, à maintes reprises, être une approche vouée à l'échec.
D'un autre côté, elle attire les foules dans les médias, ce qui explique probablement pourquoi les analyses de récession profondément erronées restent si populaires.