Guerre des devises
Yi Gang, vice-gouverneur de la Banque populaire de Chine, a déclaré hier « Nous poursuivrons les réformes et l’ouverture. Je suis persuadé que le taux de change du yuan sera plus équilibré et plus souple et fondamentalement stable ». Pékin s’apprête à accentuer sa réforme visant à donner plus de souplesse au yuan. L’idée est de transformer le yuan en une monnaie convertible afin de l’imposer comme devise commerciale majeure pour les échanges internationaux.
Comment souhaite s’y prendre Pékin ? En s’appuyant sur les avoirs en yuan disponibles à l’étranger, en constante augmentation, soit une cagnotte de 1.000 milliards de yuans (160 milliards de dollars). Les grands partenaires commerciaux du pays, Etats-Unis en tête, sont soumis au faible niveau du yuan et font pression sur Pékin afin de le réévaluer. Ce niveau constamment faible explique en partie les déséquilibres commerciaux entre les grandes puissances. Reste à savoir l’ampleur de la réforme.
La banque centrale chinoise a indiqué que la hausse du yuan face au dollar américain serait très limitée. La monnaie chinoise connait aujourd’hui un pic de sept semaines suite aux statistiques publiées hier par la Banque centrale. Celles-ci indiquent que les banques chinoises ont acheté pour un montant historiquement élevé de yuans en janvier dernier à hauteur de 683,7 milliards de yuans soit 110 milliards de dollars. Il faut y voir un signe de retour de confiance de la part des investisseurs après que le pays ait connu en 2012 sa plus faible croissance des treize dernières années.
Bourse des PME
Nous évoquions fin 2012 la création par NYSE Euronext d’une Bourse entièrement dédiée aux petites et moyennes entreprises. Plusieurs sources indiquent que ce dossier est totalement gelé depuis plusieurs semaines alors que NYSE Euronext annonçait en décembre dernier que cette nouvelle Bourse serait lancée dès le premier trimestre 2013. L’idée, louable, était de permettre un meilleur accès au financement pour ces sociétés en améliorant la liquidité de leurs titres.
Thierry Giami, président de l’Observatoire du financement des entreprises par le marché explique ce blocage « Ce que propose NYSE Euronext ne correspond pas aux recommandations formulées par son comité d’orientation stratégique en octobre 2012, ne répond pas non plus aux attentes de la place et est éloigné des engagements du gouvernement. C’est une perte de temps ». Le manque évident d’implication des différentes parties expliquerait ce blocage, certainement temporaire. NYSE Euronext n’a pas encore commenté l’actualité de ce dossier.
Front macroéconomique
Le PIB de la zone euro est confirmé depuis ce matin. Le recul pour le quatrième trimestre 2012 est de 0,6%. Eurostat précise que 2012 aura été la première année sans trimestre de croissance pour la zone euro, ses statistiques remontent à 1995. Pour rappel, la zone euro a connu des reculs respectifs de 0,1%, 0,2% et 0,1% lors des trois premiers trimestres de 2012. L’inflation de la zone, quant à elle, a connu un léger ralentissement en février à 1,8% contre 2,0% en janvier dernier selon Eurostat. Le consensus créé par Reuters tablait sur une hausse de 1,9%. Bon résultat pour la BCE donc, qui s’est fixé pour objectif une inflation sous les 2,0%.
Un signal positif vite terni par un autre puisque le taux de chômage de la zone a atteint un nouveau record historique en janvier dernier à 11,9% contre un précédent de 11,8% de la population active en décembre 2012. Eurostat précise que cette hausse d’un mois à l’autre concerne 201.000 personnes supplémentaires, sans emploi, au sein de la zone euro. Les ventes au détail ont augmenté de 1,2% en janvier 2012 contre une attente de +0,2%. Dernier chiffre macroéconomique, les prix à la production ont également augmenté de 0,6% entre décembre 2012 et janvier 2013 pour une hausse annuelle de 1,9%.