En fin de semaine dernière, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays membres du G7 se sont réunis afin « d’explorer les façons de passer de ce que j’appelle une reprise à trois vitesses à une reprise totale » selon Christine Lagarde, directrice générale du FMI. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, la France, le Canada, l’Allemagne et l’Italie se sont engagés via les différentes réunions de ce sommet à favoriser les politiques de croissance au détriment des politiques d’austérité actuelles.
Plusieurs divergences importantes ont notamment agité ce sommet. En premier lieu la rupture politique flagrante entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis. L’administration Obama estime que les différents programmes d’austérité européens ruinent le potentiel de croissance sur le Vieux Continent tandis que le Royaume-Uni s’est érigé en défenseur d’une cure d’austérité plus forte pour redresser les déficits publics en Europe.
Particulièrement actif lors de ce sommet, le ministre britannique des Finances George Osborne a minimisé cette divergence en évoquant « le sommet a confirmé qu’il y a plus de points d’accord entre nous sur les politiques budgétaires que ce qui était communément admis ». La position américaine reste pourtant inchangée, estimant que l’Europe est un frein pour la reprise mondiale, et que cette dernière ne pourra pas être relancée uniquement par les Etats-Unis.
Vendredi, le secrétaire américain du Trésor Jacob Lew avait appelé l’Europe « à faire mieux » pour cesser ses politiques nationales de rigueur au profit de politiques communes de croissance. Nous évoquons depuis plusieurs semaines les voix de responsables, notamment européens, qui s’élèvent de plus en plus contre ce que l’on pourrait appeler l’échec partiel de la rigueur.
Echec partiel car si les efforts budgétaires semblent porter leurs fruits pour redresser les comptes publics, l’horizon de la croissance s’éloigne de plus en plus du Vieux Continent, avec une possible nouvelle année de récession. Autre risque évoqué par Ben Bernanke, le président de la banque centrale américaine (ou Fed), et ce, malgré son absence au sommet : l’émergence d’une nouvelle bulle financière risque de menacer à nouveau l’équilibre économique mondial.
Les déclarations de M. Bernanke visent clairement les politiques monétaires ultra-accommodantes menées principalement par le Japon via la BoJ mais aussi par les Etats-Unis via … la Fed. Une position particulièrement paradoxale. Bien entendu, seule la politique japonaise était pointée du doigt au moment où pour la première fois en quatre ans, la valeur d’un dollar américain a dépassé celle de 100 yens japonais.
La très forte dévaluation du yen est une volonté du Premier ministre nippon Shinzo Abe pour permettre la relance économique de l’archipel par ses exportations, tout en atteignant un taux d’inflation de 2%, après plus de deux décennies de déflation. Là aussi, il faut s’attendre à un statuquo puisque le Japon a déjà vu, d’une certaine manière, sa politique encouragée par le G20 lors du précédent sommet. Dernier point central de ce sommet : la lutte contre l’évasion fiscale.
Le G8 en a fait sa priorité via l’actuelle présidence britannique. L’Irlande du Nord recevra justement en juin prochain les chefs d’Etat et de gouvernements autour d’un nouveau sommet, en partie dédié à la lutte contre les paradis fiscaux. Ces annonces interviennent au moment où les Etats-Unis et l’Australie ont décidé de mener conjointement une enquête internationale sur l’existence de comptes secrets dans certains paradis fiscaux. George Osborne a ainsi résumé : « Le message est simple : si vous faites de l’évasion fiscale, nous serons à vos trousses ». Tout un programme.
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