Il y a cinq ans déjà était lancée ce qui constitue à ce jour la plus grosse émission de bons d’Etat jamais réalisée en Belgique.
On se souvient qu’à l’époque, dans un contexte où les taux d’emprunt de la Belgique atteignaient des niveaux inquiétants, le Premier Ministre en fonction Yves Leterme avait sollicité l’aide des épargnants pour mener à bien le refinancement de la dette publique.
Un appel entendu, puisque près de six milliards d’euros avaient pû être récoltés via l'émission de bons d’Etat à trois, cinq et dix ans. Si le premier a déjà été remboursé, le second qui proposait un taux de 4% arrivera à maturité ce dimanche. La question du réinvestissement des liquidités se pose donc.
Etant donné le contexte de taux actuel, inutile bien sûr de compter sur une telle rémunération pour une obligation de la Belgique. L’investisseur qui le souhaite devra en effet se contenter d’un maigre 0,60% pour le nouveau bon d’Etat à dix ans, qui est en souscription jusqu’au 2 décembre. Dès lors, quelles possibilités s’offrent à l’investisseur ?
Emetteurs moins bien notés que la Belgique
Si vous souhaitez rester investi en euro et obtenir un minimum de rendement, il vous faudra accepter de prendre davantage de risque, la prise de risque étant en effet devenue inévitable pour quiconque souhaite faire fructifier son épargne aujourd'hui.
Le compromis entre risque et rendement peut se matérialiser par exemple sur des émetteurs dont la qualité de crédit est inférieure à celle de la Belgique, notée « AA » chez Standard & Poor’s.
Parmi d'autres, nous avons épinglé l'obligation à huit ans du conglomérat industriel allemand ThyssenKrupp (DE:TKAG). Disponible par coupures de 1.000 euros, elle propose un rendement de 2,50% et est notée « BB » dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s.
Bénéficiant d’un rating d'un cran inférieur, l’emprunt du groupe belge Sarens propose quant à lui un rendement de 4,77%. La coupure est fixée à 100.000 euros, tout comme pour l’emprunt Telenet, noté « B+ » et qui offre une rémunération similaire.
Obligations subordonnées
Une autre possibilité consiste à se tourner vers des obligations de type perpétuelles subordonnées, émises par des entreprises disposant d’une bonne qualité de crédit.
Parmi les nombreuses obligations perpétuelles répertoriées dans la sélection d'Oblis, citons l'émission Volkswagen (DE:VOWG_p) potentiellement remboursable en 2030 et dont le rendement annuel jusqu’à cette date se monte à 4,50%. Autre possibilité avec la perpétuelle BNP Paribas (PA:BNPP) au coupon de 4,875%, ou encore, par coupures de 100.000 euros, la perpétuelle du groupe français d’assurances La Mondiale dont le coupon annuel sera versé à la mi-décembre.
Signalons au passage la perpétuelle 5,625% émise il y a quelques jours par SES, du nom de cet opérateur privé de satellites de télécommunications.
Obligations en devises étrangères
L'investisseur prêt à courir le risque de change peut également se tourner vers des obligations en devises étrangères qui présentent un différentiel de taux attractif.
C’est le cas bien sûr des taux en dollar qui sont remontés ces dernières semaines. Parmi les nombreuses possibilités d’investissement, citons l'emprunt General Motors (NYSE:GM) remboursable en 2026 au rendement annuel de 4,50%. Plus longue, l’obligation Electricité de France remboursable en 2035 propose un rendement de 4,70%.
En dollar australien, nous avons épinglé l’emprunt Qantas Airways émis par la principale compagnie aérienne du pays, qui propose un rendement de 4,10%. Le niveau de rémunération est semblable pour l’emprunt en dollar canadien émis par Enbridge, premier opérateur d'oléoducs au Canada.
Les rendements seront plus importants encore en optant pour des obligations libellées en devises émergentes, telles que le rouble, la livre turque ou le réal brésilien.