La propension au risque a de nouveau faibli cette nuit, douchée par la résurgence des inquiétudes autour du redressement de la conjoncture mondiale. L'Australie a vu son PIB croître de 0,6%, en légère baisse sur le consensus de 0,7 %. Sa croissance devance celle de ses homologues du G10. On aurait pu s'attendre à une contraction, la contribution du secteur minier à l'économie étant conséquente dans le système à deux vitesses caractéristique du pays. La RBA a publié lundi des données économiques selon lesquelles les prix des matières premières ont fléchi de 13,7%en rythme annuel. Elle a maintenu son taux directeur inchangé hier matin et fait état de la vigueur persistante de la monnaie nationale malgré un contexte régional et intérieur défavorable.
L'Aussie a perdu 0,33% pour toucher un creux de deux mois contre le billet vert et poursuivi sa baisse face à ses principaux rivaux. Il s'est déprécié vis-à-vis de tous ses homologues de G10 le mois dernier, notamment au profit de la couronne norvégienne (-6,39 %), de la livre sterling (-5,17 %) et du dollar canadien (-5.14%), lui aussi corrélé aux matières premières. Le PMI chinois des services calculé par HSBC s'est établi à 52, en net recul sur les 53,10 précédent, ce qui confirme la détérioration du secteur des services dans la deuxième économie mondiale.
En Europe, en revanche, les PMI des services se maintiennent, alors que les indices manufacturiers semblent témoigner d'une contraction généralisée. Ainsi, l'ISM manufacturier américain est tombé à 49,6 contre 51,5 de consensus et 51 précédemment. Les marchés actions US se sont repliés, le DJIA cédant0,42 % et le NASDAQ 0,12%. Les statistiques n'ont pas impacté l'EURUSD, qui a été davantage affecté par l'actualité européenne. De retour de vacances, les dirigeants européens ont repris leurs discussions.
A propos de la demande de la Grèce d'une extension de l'objectif de déficit budgétaire, le président français François Hollande a déclaré que si le rapport de la troïka montrait que la Grèce avait fait la preuve de sa crédibilité, il serait possible d'appliquer le plan sans injection de nouveaux fonds et de garder la Grèce au sein de la zone euro. Nous craignons que les choses ne soient pas aussi simples, car si c'était le cas, le sort de la Grèce ne serait pas revenu sur le tapis.
Léa Torbey Meouchi pour Swissquote