L’amorce d’une remontée des prix de l’obligation Ineos Finance Plc d’une durée résiduelle de 6 ans et d’un coupon de 2,125%, observée ces dernières heures, ne devrait pas totalement faire oublier les pertes encaissées au début du mois de juillet.
Précisons qu’Ineos Finance Plc est une structure du groupe chimique suisse diversifié Ineos, lequel est un fabricant mondial de produits pétrochimiques, de produits de chimie de spécialités et de produits pétroliers. Présent dans 26 pays à travers 168 sites de production et employant 21.000 personnes, il réalise un chiffre d’affaires annuel de 60 milliards de dollars.
La structure Ineos Finance Plc, stable en première instance, a fini par être l’une des victimes collatérales de l’avertissement sur résultats (ou profit warning) lancé au début du mois par une autre société chimique d’envergure mondiale : BASF (DE:BASFN). Le fleuron de l’économie allemande s’est dit pénalisé par l’impact des tensions commerciales et le recul de la production automobile, singulièrement en Chine. Ce profit warning, le deuxième en l’espace de sept mois, a coïncidé avec le début de l’accès de faiblesse de l’obligation Ineos. Résultats : les prix de l’emprunt qui flirtaient avec la barre de 100% du nominal début juillet sont tombés non loin des 96% sur le marché secondaire.
Trop bas sans doute aux yeux de certains investisseurs, puisque ces derniers jours les prix ont amorcé un léger rebond pour atteindre 97,14%, l’équivalent d’un rendement de 2,62% pour cette souche obligataire notée « BB + » chez Standard & Poor’s.
La publication par Ineos, le 18 juillet, d’un bref trading update trimestriel en a peut-être aussi rassuré certains, malgré l’annonce d’un résultat brut d’exploitation (Ebitda) de 501 millions d’euros au deuxième trimestre, inférieur aux 683 millions rapportés un an avant. Si le marché nord-américain a été solide et si les conditions de marché en Europe sont restées généralement bonnes, les marchés asiatiques ont connu une certaine faiblesse au cours du trimestre, a expliqué Ineos, sans fournir plus de détails.
Le groupe a rapporté une dette nette de 5,6 milliards d’euros à fin juin contre approximativement 4,3 milliards à fin décembre 2018. Ineos, qui a versé en février un dividende de 1,45 milliard d’euros à ses actionnaires, n’a pas détaillé dans son communiqué les raisons de cette hausse.