Un rendement de 3,11% par an, c’est la rémunération actuellement à l’affiche de l’obligation du géant du commerce en ligne Amazon (NASDAQ:AMZN).com, d’une maturité égale au 22 août 2027 et d’un coupon de 3,15%. L’emprunt noté AA- (Investment grade) chez S&P cote en effet à 100,25%, très proche du pair, contre un peu plus de 111% au début du mois de mars.
Cette décote encaissée en quelques jours par l’obligation peut logiquement être mise sur le compte de la pandémie de coronavirus et des fortes turbulences sur les marchés boursiers.
De manière plus particulière, le géant américain de l’e-commerce est à la croisée des chemins. D’une part, le confinement qui touche désormais une grande partie de la population européenne représente une opportunité par le groupe dirigé par Jeff Bezos. Il y a en effet de forte chance qu’une partie de la population reporte une partie de ses achats sur les boutiques en ligne d’Amazon. Ses activités de service internet (Amazon Web Services, AWS), de cloud et de streaming video devraient aussi profiter à plein de la situation de confinement.
Encore faut-il qu’Amazon parvienne à maintenir le rythme (et le délai) de ses livraisons des biens mis en vente. Pour ce faire, le leader mondial de la vente en ligne doit non seulement pouvoir s’appuyer sur des entreprises comme UPS ou Fedex, mais il a aussi besoin d’une importante main-d’œuvre, notamment des préparateurs de commandes. Face à la hausse de ses activités, le géant du commerce a annoncé récemment son intention d’embaucher 100.000 nouveaux collaborateurs et de relever le salaire de son personnel, un investissement de 350 millions de dollars, selon un communiqué. Avec à la clef parvenir à mettre en place et à faire respecter dans ses bureaux et entrepôts les nécessaires mesures de distanciation sociale pour lutter contre le coronavirus.
L’activité de ventes de marchandises n’est toutefois pas la seule source de revenus pour le groupe de Jeff Bezos. Elle a représenté un chiffre d’affaires de 160,4 milliards de dollars l’année dernière sur un total de 280,5 milliards. La différence (120,1 milliards) a été générée par la vente de services (AWS…). Ensemble, elles ont permis au groupe de réaliser un bénéfice net de 11,59 milliards, selon les dernières données annuelles disponibles.
1-Click Shopping (achat en un clic), les recommandations personnalisées, Prime (service payant qui offre notamment livraison en 24-48h), Kindle Direct Publishing (livre en autoédition), Fire TV Stick (streaming multimedia), Amazon Echo (enceinte connectée ayant la capacité d’obéir à la voix humaine) sont quelques-uns des produits et services proposés par Amazon dont la capitalisation tourne autour de 920 milliards de dollars.