Gouvernement Trump : une affaire de milliardaires ayant affaire à d’autres milliardaires
Nous étions prêts à brocarder Donald Trump pour avoir promis que son gouvernement prendrait ses distances avec Wall Street alors qu’il comptait déjà deux ex-Goldman Sachs dans son équipe et venait d’en recruter un 3e… et pas des moindres puisqu’il s’agit du N°2 en exercice de « GS » – Gary Cohn – que sera chargé de la coordination économique de sa future administration.
Mais Donald Trump renoue avec son aura d’originalité en désignant Rex Tillerson – le tout puissant PDG d’Exxon-Mobil – comme Secrétaire d’Etat américain, c’est à dire chef de la diplomatie américaine (un poste récemment occupé par Hillary Clinton puis John Kerry dans l’équipe Obama).
Nous ne doutons pas que Rex Tillerson ait des compétences géopolitiques solides mais ne seraient-elles pas surtout pétrostratégiques ?
Et bien justement, Donald Trump souligne ses liens étroits avec le président russe Vladimir Poutine: Rex Tillerson a même été décoré de médaille de l’Ordre de l’Amitié (décernée aux vrais amis de la Russie) en 2013.
Donc une « amitié » qui fleure bon le pétrole et la bonne entente entre milliardaires du secteur.
Bon, certes, Poutine fait probablement la course en tête et avec plusieurs longueurs d’avance en tant qu’individu… mais sur le fond, il doit avoir des analyses assez proches d’Exxon(NYSE:XOM)-Mobil concernant l’Arabie saoudite (qui avait déclenché la guerre des prix en 2014 pour se venger du rapprochement américano-iranien), la grande perdante de la non-élection d’Hillary Clinton.
D’ailleurs, l’Arabie est en train de perdre la main en Syrie et risque de voir son influence battue en brèche en Irak.