Il est extrêmement rare de voir cette action figurer parmi les plus fortes baisses sur une période donnée.
Pourtant, sur les trois derniers mois, ADP (PA:ADP) a perdu quasiment 8%, perdant ainsi son statut de valeur défensive et figurant parmi les dix plus fortes baisses du SBF 120 sur la période.
Il faut dire que le newsflow n’a pas été exceptionnel pour le groupe avec notamment une baisse de 23,7% de son « résultat net part du groupe » au premier semestre à 127 millions d’euros, liées en partie à des effets de change sur les activités internationales.
En effet, la quote-part du résultat de sociétés mises en équivalence opérationnelle, notamment les activités en Turquie, s’établit en perte de 16 millions d’euros contre un gain de 29 millions d’euros sur les six premiers mois de 2015.
Mais il n’y a pas que l’instabilité du côté du Bosphore, il y a aussi un climat économique morose pour le transport aérien, en raison, bien sûr, des attentats perpétrés ces derniers mois.
L’action au même titre qu’Accorhotels (PA:ACCP) subit de plein fouet l’attentisme des clients et le recul du tourisme perceptible dans l’Hexagone. Ajoutons également les grèves à répétition dans le ciel français. Quand ce ne sont pas les aiguilleurs du ciel, ce sont les salariés d’Air France qui prennent le pays en otage, entraînant bien sûr un manque à gagner pour Aéroports de Paris.
C’est ainsi que sur le premier semestre, le chiffre d’affaires d’ADP a reculé de 0,5% à 1,41 milliard d’euros. Le groupe a même sévèrement taillé dans ses prévisions. En février 2016, ADP prévoyait une hausse supérieure ou égale à 10% par rapport à 2015 pour son résultat net part du groupe sur l’ensemble de l’exercice… Les dernières prévisions datant de fin juillet évoquent plutôt un léger retrait du résultat net part du groupe… Et le trafic du mois d’août n’a guère rassuré avec une baisse de 1,5% du trafic.
La France connaît une période estivale mitigée avec un recul de 2,4% des passagers à Roissy Charles de Gaulle et une hausse limitée à 0,3% à Orly. C’est l’international qui sauve si l’on peut s’exprimer ainsi la société.
Le trafic de TAV Airports (Turquie), détenu à 38% par ADP, progresse de 2,1% tandis que celui de Santiago du Chili, détenu à 45%, progresse de 8,5%. Est ce à dire que le groupe doit chercher absolument des pistes de croissance externe du côté de l’international. C’est sans doute une vraie piste à creuser pour la société.
Mais au delà des explications trouvées, il y a un sérieux coup d’arrêt pour ADP, qui se reflète donc parfaitement dans les cours de Bourse.
La baisse en Bourse, sévère pour certains, est en fait due également à la cherté du titre… Même avec la récente baisse, ADP se paye encore sur un PER de 20… sur les résultats 2017 et plus de 22 sur les résultats 2016. Avouez que c’est assez élevé et cela peut dissuader les investisseurs de rester investis sur le titre. L’action devrait rester au coeur de l’actualité au cours des prochaines semaines, mais pour d’autres raisons.
Associé en terme de financement à SNCF Réseau pour CDG Express, la ligne rapide reliant l’aéroport international parisien à la capitale, il se murmure que les compagnies aériennes seraient mises à contribution à hauteur de 1 euro par billet d’avion… Affaire à suivre donc même si le projet ne sera opérationnel qu’en 2023.