La reprise solide du marché de l’emploi américain, combinée à celle du secteur des services comme devraient le souligner les indicateurs attendus cet après-midi, pourrait permettre aux indices de rester dans le vert à court terme. Les propos très prudents tenus par Janet Yellen la semaine dernière sont en toile de fond et servent de moteur au marché. Il est de plus en plus évident que tous les membres du FOMC vont plus ou moins s’aligner sur la ligne de Yellen en révisant à la baisse leur projection de hausse des taux pour l’année 2016 à deux relèvements monétaires, dans le meilleur des cas. Cette dynamique devrait favoriser le maintien de conditions de crédit très favorables qui sont toujours propices à la hausse des marchés financiers. Les investisseurs auront aussi intérêt à surveiller l’évènement de la semaine qui aura lieu jeudi, à savoir la conférence qui réunira pour la première fois sur une même estrade les quatre derniers présidents de la FED (Paul Volcker, Alan Greenspan, Ben Bernanke et Janet Yellen). Ils vont s’exprimer à propos de l’avenir de la politique monétaire et de l’évolution macroéconomique. Une unanimité de point de vue à propos de la crise, de sa gestion et de la manière de sortir des mesures ultra-accommodantes est à attendre. Il n’y aura certainement pas d’examen de conscience de leur part. On peut le regretter alors qu’il apparait de manière de plus en plus saillante que les outils de prévision des banques centrales sont très imparfaits, pour ne pas dire souvent incorrects.
Les derniers faits marquants :
Le point clé du jour par Peter Praet, chef économiste de la BCE : « Si les taux réels continuent de chuter et que l’inflation restait basse également, les taux d’intérêt nominaux pourraient être considérablement plus bas au cours des prochains cycles économiques. La banque centrale devra, par conséquent, avoir recours à des mesures non conventionnelles plus fréquemment pour remplir son mandat ». TRADUCTION : Il est impossible pour les banques centrales de sortir des mesures expansionnistes.
Tout n’est pas pour autant noir au niveau du panorama économique de la zone euro puisque le chômage est désormais à son plus bas depuis mai 2011, à 10,3% de la population active.
Perspectives à moyen terme pour le Brut. Techniquement, le marché pétrolier reste toujours dans une tendance baissière tant qu’il n’aura pas franchi durablement la zone de résistance des 40-45 USD. A court terme, les fondamentaux ne permettent pas une échappée au-dessus de ce niveau. Le marché est encore face à un excès d’offre. Révélateur de cet état des lieux, les stocks de brut américains sont à un niveau de record. Nous anticipons un prix du baril fluctuant entre 35 USD et 40 USD au cours du deuxième trimestre. Un risque baissier vers les 30 USD n’est pas exclu en cas d’incapacité à respecter le gel de la production décidé en février par quelques pays producteurs. Seule une décision politique, à savoir un gel global auquel se joindraient l’Iran et les producteurs de pétrole de schiste, pourrait changer la donne et permettre d’atteindre la cible de cours de l’OPEP située à 50 USD.
À suivre aujourd’hui :
A surveiller l’indice PMI Services Markit pour les Etats-Unis. En mars, le consensus table sur un chiffre à 51,2 ce qui serait une légère amélioration par rapport à l’estimation flash (51,0).
Autre indicateur américain majeur : l’indice ISM non manufacturier pour mars attendu à 54,1. Il s’agirait de la confirmation d’une modeste accélération au niveau du secteur des services qui a manifesté une bonne résilience depuis plusieurs mois. En outre, les services devraient profiter de l’amélioration observée sur le front manufacturier.