Après avoir levé de la dette à dix ans en janvier dernier, la Grèce a fait son retour cette semaine sur le marché primaire, plaçant pour 2,5 milliards d’euros à rembourser dans cinq ans.
Pour séduire les investisseurs, le trésor a dû proposer un rendement annuel à l’émission de 3,92%, sur base d’un pricing réalisé légèrement sous le pair à 99,80% du nominal. C’est aussi le prix en vigueur dans les premiers échanges sur le secondaire.
Accessible au plus grand nombre puisque libellée par coupures de 1.000 euros, l'obligation fraîchement émise se voit affublée d’un rating "BB+" par Standard & Poor’s, soit le dernier cran avant la catégorie de qualité "investissement".
A ce titre, on rappellera que la notation d’Athènes revient de loin, reléguée à "CCC-" en 2015, pour ensuite être rehaussée à sept reprises par l’agence, signe de l'amélioration des comptes publics.
Les appels réguliers au marché de la dette sont un autre signe de la confiance retrouvée des investisseurs dans la dette hellène. Certes, le pays n'est pas encore tiré d'affaires, en regard notamment de son taux d'endettement public, qui reste le plus élevé de la zone euro.
Lors de son dernier relèvement de rating il y a près d’un an, Standard & Poor’s disait s’attendre à ce que le gouvernement réalise de nouveaux progrès dans la mise en œuvre des réformes structurelles et de la consolidation budgétaire, cimentant la trajectoire à la baisse de la dette par rapport au PIB.
90% de l’objectif atteint
En dépit de la volatilité de l'environnement économique mondial, le ministre grec des finances, Christos Staikouras, s'est félicité du succès de cette nouvelle émission obligataire.
Alors que le pays prévoit d'emprunter un total de 7 milliards d'euros cette année, par le biais de nouvelles émissions et de la réouverture d'autres échéances, 90% de ce montant a déjà été levé.
Staikouras a précisé au passage que les réserves de liquidités étaient suffisantes pour la période suivant les élections nationales.
Kostas Boukas, gestionnaire d'actifs chez Beta Securities à Athènes, a lui commenté à Reuters que cette levée de dette était "la bonne décision au bon moment".
On notera que l’obligation émise en janvier dernier, remboursable en 2033, se traite légèrement sous le pair et permet de tabler sur un rendement annuel à l’échéance de 4,30%.