Nous avons finalement assisté à un rebond des marchés européens hier suite aux commentaires jugés rassurants par les marchés de plusieurs responsables de la Banque centrale chinoise quant à une possible crise du crédit dans la première puissance asiatique. Les cinq séances précédentes avaient été marquées par une baisse sur les marchés européens qui ont enfin pu repartir de l’avant.
Le secteur automobile signe notamment la meilleure performance avec une progression de 3,10% dans son ensemble lors de la séance d’hier. Celui de la construction a pu également profiter de ce rebord en signant la deuxième meilleure progression (+2,51%). Autre indicateur de cette bouffée d’oxygène, l’indice de volatilité de l’Euro Stoxx, « l’indice de la peur » a perdu plus de 5%.
Ce dernier avait pourtant atteint lundi son plus haut niveau de ces neufs derniers mois. Néanmoins, il s’agit pour le moment d’un simple rebond et non d’un réel retour de la confiance sur les marchés. Pour que l’essai soit transformé, il manque encore l’essentiel : de meilleures perspectives économiques au sein de la Zone Euro. Sur l’aspect fondamental, les bonnes nouvelles viennent une fois de plus de l’autre côté de l’Atlantique.
En effet, des statistiques rassurantes ont été dévoilées hier dans le domaine de l’immobilier américain. Les prix des logements individuels dans les vingt plus grandes agglomérations américaines ont enregistré une hausse supérieure à celle attendue par les marchés pour le mois d’avril dernier. Cette hausse de 1,7% (après correction des variations saisonnières) est la plus forte depuis mars 2006 d’après S&P.
Les économistes sondés par Reuters tablaient en moyenne sur une hausse de 1,2%. Sur un an, la progression est de 12,1% soit plus que l’attente du marché (+10,6%). Autre indicateur immobilier au vert, les ventes de logements individuels neufs aux Etats-Unis sont là aussi supérieures aux attentes pour le mois de mai d’après le département du Commerce.
Ces ventes sont en hausse de 2,1% en données corrigées des variations saisonnières au taux annuel de 476.000 unités. C’est un record depuis juillet 2008 et le mois de mai 2013 se place comme le troisième mois consécutif de hausse. Le consensus tablait sur une hausse de 462.000 unités suite au résultat d’avril de 454.000 ventes de logements neufs.
Mais au-delà de ces bonnes publications américaines, plusieurs responsables de la Fed, de la Banque Populaire de Chine et de la Banque d’Angleterre ont calmé les marchés. Les présidents des Fed de Minneapolis et de Dallas ont notamment tenu des déclarations rassurantes autour de l’arrêt progressif des mesures de soutien à l’économie américaine. Les investisseurs sont en effet particulièrement nerveux à l’idée que ces injections massives de liquidités sur les marchés s’interrompent du jour au lendemain.
Côté chinois, le vice-président de la Banque Populaire de Chine, Ling Tao, a lui aussi voulu rassurer les marchés sur la seconde grande inquiétude du moment : la possible crise du crédit en Chine. La récente explosion des taux sur le marché interbancaire chinois est d’après M. Tao tout à fait exceptionnelle. Annonce importante, ce dernier a assuré que la Banque Centrale chinoise maintiendra ses taux à des niveaux raisonnables pour ne pas déstabiliser les marchés. Le statu quo semble donc de mise en Chine.
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