Après le psychodrame américain de fin décembre 2012 autour du sujet explosif du fiscal cliff, la roulette russe repart de plus belle ! Dans cinq jours, la date butoir du 1er mars sera atteinte entrainant automatiquement une baisse des dépenses publiques de 85 milliards de dollars, le « sequestre ». La Maison Blanche s’alarme et appelle à un consensus politique au Congrès. Comme nous le développions à la fin 2012, le camp républicain a une revanche à prendre et ne s’en privera pas. Les Républicains estiment que ce chiffre de 85 milliards de dollars est nettement exagéré, plaidant pour des coupes radicales en gelant certaines dépenses budgétaires. Ces derniers rappellent à juste titre que ce mécanisme de séquestre a été institué en août 2011 par Barack Obama afin de contraindre le Congrès américain à conclure un accord autour de la réduction de l’abyssal déficit budgétaire américain.
Le Congrès se réunit aujourd’hui pour parvenir à un accord relativement improbable de dernière minute, situation à celui du fiscal cliff lors du passage en 2013. La National Association of Business Economics anticipe une limitation de la croissance économique américaine à +2,4% pour 2013 en raison de ce plan de réduction budgétaire automatique. Selon la Maison Blanche, 2.300 enfants de classes modestes seront privés de leurs couvertures santé et 7.170 privés de vaccination, pour le seul Etat de New-York. Dan Pfeiffer, le directeur de la communication de la Maison Blanche a lancé hier à la presse « Toutes ces mesures vont-elles entrer en vigueur dès le 1er mars ? Non. Mais i l y a des centaines de milliers d’Américains qui travaillent aujourd’hui et qui vont perdre leur emploi par la faute de cette décision des Républicains ». Un dossier à suivre de près dans les prochains jours !
Nous nous dirigeons vers la fin des rumeurs autour de la nomination du président de la BoJ par le nouveau premier ministre conservateur nippon, Shinzo Abe. Les doutes sont de moins en moins forts autour de la nomination d’Haruhiko Kuroda, fervent défenseur d’une politique monétaire ultra-accommodante voire agressive dans le cadre de « la guerre des monnaies », l’un des sujets centraux du dernier G20. M. Kuroda a notamment critiqué à de nombreuses reprises la politique trop timide de la BoJ en faveur du soutien à l’activité économique nippone. L’un des nouveaux objectifs de la BoJ sera notamment d’atteindre un taux d’inflation annuel de 2%. Actuellement, le yen est à son plus bas niveau depuis plus de trois ans face aux autres parités monétaires favorisant fortement les exportations, particulièrement vitales pour l’économie japonaise.
De même, le rendement des obligations souveraines nippones à cinq ans est sur un plus bas. Selon Kit Juckes, analyste technique de la Société Générale ; « Haruhiko Kuroda est un ardent défenseur d’un yen plus faible et de la lutte acharnée contre la déflation ». Masamichi Adachi, économiste chez JPMorgan à Tokyo a également développé que « La nomination de Haruhiko Kuroda ne changera pas le cours des choses qui a été dicté par Shinzo Abe au cours des derniers mois, c’est-à-dire une politique monétaire agressive, mais peut-être qu’avec cette nomination le marché va attendre des mesures d’assouplissement plus spectaculaires et plus audacieuses ». En route pour la guerre des monnaies donc …
Jérôme Cahuzac, le Ministre français du Budget a mentionné ce matin que le gouvernement Hollande maintenait son objectif d’inverser la courbe du chômage en 2013/2014 malgré le contexte de dégradation continuel des perspectives économiques pour la zone euro et notamment pour la France. « Je n’ai pas l’impression, moi, que l’objectif d’inverser la courbe du chômage soit un objectif abandonné, bien au contraire. Nous devons inverser la courbe du chômage car c’est une question de confiance pour nos concitoyens » a-t-il développé ce matin.
Le Ministre appuie son développement sur les prévisions de la Commission européenne autour de la possible reprise de l’activité économique dans l’UE et en France en 2014. La Commission s’est montrée à plusieurs reprises particulièrement prudente voire réticente à de telles prévisions, opposant les siennes. De la même manière la Commission s’est montrée critique il y a quelques mois sur les prévisions de croissance françaises avant que l’Hexagone ne les abaisse de +0,8% à +0,3% pour 2013. Nous serons dans les semaines à venir fixés sur un possible nouveau changement de cap...