La hausse des taux longs se poursuit en zone euro
Mario Draghi indique qu’il faudra composer avec plus de volatilité
Les rendements des emprunts d’Etats de la zone euro ont connu une nouvelle hausse ces deux dernières semaines après la forte remontée intervenue fin avril. Le taux du Bund à 10 ans, seulement 8bp au-dessus de 0% mi-avril,est désormais proche de 1%. Plusieurs facteurs expliquent ce mouvement. Le plus fondamental est à voir du côté de l’amélioration des perspectives d’activité et d’évolution des prix. L’inflation sous- jacente (hors prix de l’énergie et des produits frais) s’est inscrite à 0,9% en mai, dépassant les attentes. En ce sens, la remontée des taux longs valide la politique conduite par la BCE pour normaliser la situation en zone euro. Néanmoins, l’ampleur du rebond, et plus encore sa rapidité, apparaissent excessifs et renvoient à des conditions techniques de marchés. En particulier, la hausse de l’offre nette de titres d’Etats (redevenue positive en mai), survenue dans une situation de faible liquidité, a pesé sur les prix. Dans ce contexte, les déclarations de M. Draghi lors de la dernières conférence de presse de la BCE, insistant sur le fait que les investisseurs devaient, à l’avenir, s’habituer à davantage de volatilité semblent avoir alimenté les ventes.
En dépit de ce resserrement des conditions financières, la politique de la BCE reste extrêmement accommodante ce qui devrait continuer à soutenir la reprise. Pour autant, si la hausse des taux se poursuivait et surtout si les écarts de rendements entre Etats du nord et du sud de l’Union s’accroissaient, la BCE pourrait agir en conséquence.