La célèbre formule « Sell in May and go away » semble se confirmer. Les investisseurs redoutent l’approche du mois de juin qui sera marqué par une accumulation de facteurs anxiogènes pour le marché. Ces craintes ont été renforcées par le compte-rendu de la dernière réunion de la FED qui a ouvert la porte à une hausse des taux dès le mois prochain, option qui n’a pas été niée hier à la fois par Lacker et Dudley. Il faudra toutefois attendre le discours de Janet Yellen, qui doit s’exprimer vendredi prochain, afin d’affiner les attentes concernant la réunion de juin de la FED. Actuellement, la probabilité d’une hausse des taux d’ici un mois atteint 35%, un véritable bond en l’espace de seulement quelques heures. Sur la semaine, le CAC 40 est quasiment à l’équilibre mais la tendance baissière pourrait prendre le dessus à court et moyen terme. Les échéances de juin approchent et certains secteurs, comme le secteur bancaire qui est confronté à une dépréciation significative de sa valorisation depuis janvier, ont un effet baissier important sur les marchés indices. On peut toutefois espérer qu’une fois le Brexit et les élections législatives espagnoles de juin passés, le marché retrouve des couleurs plus durablement.
Les derniers faits marquants :
Point sur l’économie américaine. Les revendications hebdomadaires au chômage sont en baisse à 278K contre 294K précédemment. On notera que l’indice de la Fed de Philadelphie pour le mois de mai est ressorti inférieur aux attentes à -1,8 contre 3 selon le consensus. De nouveau, le panorama économique américain qui se dessine confirme l’hypothèse d’un ralentissement de l’activité. Il faudra dans les mois à venir surveiller surtout deux aspects de l’économie américaine : l’évolution des indicateurs de stress financier et la trajectoire des revenus réels des ménages américains. Ils seront déterminants pour juger de l’opportunité d’une nouvelle hausse des taux d’intérêt.
On se croirait dans la série américaine Seinfeld. Jeffrey M. Lacker, président de la Réserve Fédérale de Richmond, a affirmé être confortable avec l’idée de quatre hausses de taux de la FED en 2016, tout en précisant que le mois de juin n’est pas approprié pour bouger les taux du fait de la perspective du Brexit. De tels propos nous laissent sans voix.
Les actions des banques européennes sont en chute de 20% depuis le début de l’année. On peut commencer à parler de mini-crise qui reflète les défis structurels (nouveau modèle à repenser en liaison avec l’émergence des fintechs) et conjoncturels (impact des taux négatifs et du renforcement de la régulation) auxquels fait face le secteur. Bien que ces défis soient indéniables, le secteur apparait globalement sous-évalué, avec des banques, en particulier en France, qui sont en bien meilleures positions que leurs consœurs des pays du Sud de l’Europe.
A suivre aujourd'hui :
Journée globalement sans attrait sur les marchés financiers avec, comme principale statistique européenne la publication de la balance commerciale au niveau de l’Union. Son évolution a, depuis un peu plus de deux ans, freiné nettement la dépréciation de l’euro face à ses principales contreparties. La tendance reste toujours d’actualité.
Sur le plan américain, la fin de séance arrivera rapidement avec la publication des ventes de logements existants à 16h pour le mois d’avril. Peu d’importance pour les investisseurs.