Le premier trimestre avait commencé dans le rouge, le deuxième poursuit sur la même tendance. Les bons chiffres de l’emploi américain, qui confirment sans ambiguïté que les Etats-Unis ont tourné la page de la crise, n’ont pourtant pas suffi à rassurer les investisseurs. En cause, les incertitudes évidentes à propos de la stratégie de politique monétaire de la FED et les divergences de vues entre les membres du FOMC qui ont été étalées au grand jour la semaine passée. C’est certainement ce point qui explique, en grande partie, que les indices européens aient fini en repli vendredi. Mais ce n’est pas suffisant, en toile de fond, il y a aussi les inquiétudes sur la vigueur de la reprise en zone euro et la santé réelle des banques du Vieux-Continent qui incitent à la prudence. Le marché manque de visibilité à court terme. Il est crédible que les ranges actuels qui sont présents sur de nombreux indices persistent. L’un des marqueurs importants du marché cette semaine sera le pétrole. Il est improbable que l’or noir s’échappe durablement au-dessus des 40 dollars. Dans ces circonstances, un pétrole en baisse pourrait pénaliser les marchés indices, du fait des risques qu’il fait peser au niveau sectoriel. Dernier rebondissement en date à ce propos : Petrobras envisage de supprimer jusqu’à 12 000 emplois, soit environ 1/7ème de ses effectifs. Tout n’est pourtant pas négatif puisque les marchés émergents effectuent un rebond remarqué après un mouvement de désengagement des investisseurs qui était excessif.
Les derniers faits marquants :
Tournure économique toujours négative au Japon avec la confirmation que la hausse du yen sur le marché des changes pèse sur l’activité. Résultat : les enquêtes Tankan et PMI Markit sont en baisse. Le Japon fait figure d’exception en Asie où récemment quelques bonnes statistiques ont été publiées. La situation économique de l’archipel devrait mettre en difficulté le Premier ministre Abe à quelques mois d’une nouvelle échéance électorale.
Secteur manufacturier en zone euro. Pas terrible. Le PMI manufacturier pour l’Union a atteint 51,6 en mars, en faible hausse par rapport à février (51,4). Hors de la zone euro, le PMI manufacturier britannique a atteint le niveau de 51, s’échappant de son point bas de trois ans atteint en février dernier. Là encore, pas de raison de se réjouir.
Nouvelles pressions sur le marché pétrolier dans l’optique de la réunion de Doha du 17 avril : l’Arabie Saoudite a confirmé qu’elle ne gèlera pas sa production si l’Iran ne fait pas de même. En cas d’incapacité à parvenir à un accord, le prix du pétrole devrait de nouveau s’orienter à la baisse, vers les 35 dollars le baril, sous l’effet du maintien du surplus d’offre. C’est d’ailleurs la principale zone technique à prendre en considération sur cet actif ce trimestre.
À suivre aujourd’hui :
Début de semaine calme sous l’effet de la fermeture de la place financière chinoise pour cause de jour férié.
Dans les prochains jours, il faudra surtout être attentif à la publication du dernier compte-rendu du FOMC qui devrait confirmer à la fois les dissensions évidentes entre ses membres et la forte possibilité que la FED s’abstienne d’agir lors de la réunion des 26 et 27 avril. Rien à attendre du côté de la BCE qui devrait être simplement dans une logique de « service après-vente » des récentes mesures adoptées.